Si tu Tends l’Oreille (critique)
Mimi o Sumaseba (film Ghibli - Yoshifumi Kondô)
Si tu Tends l'Oreille (Mimi o Sumaseba) fait sans nul doute partie des films d'animation les moins connus du studio Ghibli en occident. Pourtant, il fut réalisé en 1995 par un dénommé KONDÔ Yoshifumi (décédé depuis), character-designer déjà très célèbre pour avoir officié sur les séries Sherlock Holmes et Les 4 Filles du Dr March, et les films Ghibli Le Tombeau des Lucioles, Souvenirs Goutte à Goutte ou encore Princesse Mononoke. Excusez du peu.
Ce long métrage de 80 minutes nous propose donc de suivre la vie quotidienne de Shizuku, collégienne Tôkyôite amenée à découvrir son premier amour à travers une passion pour l'écriture de romans et la musique. Certes, l'action n'est pas aussi rythmée que dans bon nombre d'anime contemporains. Certes, le film n'a pas pour dessein de nous emporter dans une aventure ambitieuse ou post-apocalyptique. Certes, la réalisation n'emploie pas une pléiade d'effets spéciaux impressionnants ou le recours à l'image de synthèse.
Cependant, Si tu Tends l'Oreille ondule entre évasion dans le monde onirique de Shizuku et description détaillée de la mégalopole japonaise et de son environnement urbain. En ce sens, on assiste fréquemment, à défaut d'une réalisation frénétique, à une succession de paysages contemplatifs oscillant entre documentaire et imaginaire. Propriété d'autant plus intéressante que ceux-ci s'avèrent sublimes de bout en bout.
Alors, si ce film n'atteint pas l'intensité d'un Princesse Mononoké ou d'un Nausicaä, il reste néanmoins un adorable divertissement très paisible, scripté qui plus est par le très grand MIYAZAKI Hayao. Précisons enfin que Si tu Tends l'Oreille profite d'un réalisation technique d'ensemble à la hauteur de la qualité de ses décors, et que s'il ne constitue certainement pas l'une des œuvres majeures de la japanimation de ces dernières années, il serait dommage de se priver de le voir.
---
Notes :