Bientôt 10 ans de Kanpai : quelle motivation pour l’alimenter pendant cette décennie ?
De la régularité du blogueur
Le 22 mars prochain, Kanpai sera officiellement ouvert depuis 10 ans. Le site n’a pas toujours eu ce nom là (avant 2002, c’était « Fanzinippon » puis « Game no Shinbun ») mais la ligne éditoriale est restée la même pendant toute cette décennie, et tient en 3 catégories de la culture japonaise en général : jeu vidéo 🎮, manga-animation, Japon. Pas d’actu chaude (news, annonces, rumeurs) mais uniquement des papiers de fond, d’analyse, de critique, de réflexion, de billets d’humeur et quelques podcasts.
Évidemment, il y a eu des hauts et des bas. En quasiment 10 ans d’histoire de Kanpai, il m’est arrivé de poster 1 seul article dans le mois, ou quasiment 1 par jour sur la même période. Soit, sur la décennie, un article posté en moyenne tous les 4 jours. Ces 3 dernières années, on est plus proches d’un tous les 2 jours. Un rythme soutenu pour la production, mais je pense qu’il ne faut pas moins pour les lecteurs.
En tout cas, quel que fût le rythme, il y a toujours eu cette marque de fabrique : du contenu dans la profondeur, et pas seulement quelques lignes histoire de dire qu’on a ajouté une nouvelle page. Et des articles de fond, vous pouvez les compter ; sur Kanpai il y en a plus de 1000.
Alors comment gérer ce site, monstre chronophage qui a toujours quelque chose à vous réclamer ? Quand ce n’est pas de la maintenance technique, c’est de la gestion administrative en plus du cœur d’activité : la rédaction de contenu éditorial.
Comme beaucoup de webmasters, j’ai des amis, une famille, un boulot et tout un tas d’autres activités personnelles qui passeront souvent devant la mise à jour du site. Dans le cas de Loïc le Meur ou Eric Dupin, la frontière est plus ténue car leur blog est devenu l’une de leurs, sinon leur principale activité professionnelle (et donc, source de revenus et de motivation). Mais pour une grande majorité des webmasters, administrer un site est un loisir parmi d’autres.
En ce qui me concerne, Kanpai est le prolongement direct, la suite logique des fanzines de culture japonaise que j’éditais entre 1997 et 2000 avec un ami de l'époque. Je vois mon site comme un espace de libre expression à travers lequel je peux donner mes sentiments sur les jeux, manga, films japonais et autres. En aucun cas, il ne doit s’agir d’une obligation ou d’un besoin prioritaire.
Je dois vous avouer qu’il m’est déjà traversé l’esprit de faire de Kanpai une source de revenus principale, c’est à dire de passer pro dans le webmastering / blogging sur les sujets de la culture japonaise. Mais dans sa forme actuelle, c’est une hérésie et, n’étant pas un « créatif » à proprement parler, je pense que j’éprouverais une certaine culpabilité à toucher des revenus importants de Kanpai.
Pour revenir plus précisément à la problématique de l’article, il y a la question du rapport personnel au sujet du site. Que faire quand les thématiques abordées nous intéressent de moins en moins ? Vous avez peut-être compris, à travers des articles comme la revente de sa collection de jeux ou certaines critiques de drama japonais, que je tendais à prendre de la distance par rapport à la culture populaire japonaise.
Globalement, je trouve qu’il y a une propension fatigante de ce marché à vendre toujours la même chose (ça vaut pour les jeux vidéo, le manga / les animés et les films japonais). Est-ce un danger pour le webmastering ? Certainement, et sans doute même le plus fort. J’ai donc dû le contourner en limitant et recentrant mes intérêts envers la culture nippone. Mais c’est un sujet que je dois encore travailler personnellement et que je pense aborder prochainement et plus en profondeur.
D’ici là, merci à tous ceux qui ont suivi le site pendant cette (presque) décennie, ceux évidemment qui nous ont rejoint sur le chemin. Et on se retrouve fin mars, en direct du Japon pour ma part, pour fêter dignement ces 10 ans.