Kinosaki
Le village aux 7 onsen
Kinosaki est une station thermale touristique et un district rattaché à la ville de Toyooka, préfecture de Hyogo dans le Kansai. Réputée pour ses nombreuses sources naturelles bien entretenues, la ville d'eaux se découvre vêtu(e) d'un kimono léger pour le plaisir dépaysant des touristes.
Pour les amateurs de bains chauds, Kinosaki figure parmi les meilleures destinations à arpenter. Dans un authentique décor d’antan, les visiteurs sont immédiatement plongés dans l’univers traditionnel des thermes japonais. Ici, tout y est : eaux chaudes curatives, maisons en bois, chambres en tatami, petites rues à taille humaine où l’on déambule en yukata (kimono 👘 léger) et geta (sortes de tongs en bois).
Déjà bien connue des Japonais depuis plusieurs siècles, cette mignonne station balnéaire et rurale à la fois, pratique le thermalisme depuis le VIIe siècle lorsque que les premières sources sont découvertes.
Haut-lieu du thermalisme au Japon
Bien sûr, plusieurs légendes viennent conter la naissance du lieu. L’une dit que la ville d’eaux aurait été fondée vers 717 par le prêtre bouddhiste Dochi Shonin, qui aurait reçu une vision d’oracle ; après avoir prié pour la population locale pendant mille jours, il assista au jaillissement d’une source onsen ♨️. On raconte également que l’emplacement du Kono-yu, son plus ancien bain public, correspond à l’endroit où une cigogne orientale aurait été aperçue, soignant son aile blessée par les eaux miraculeuses du site.
En 1925, l’énorme tremblement de terre de Tajima provoque un important incendie qui détruit une bonne partie des infrastructures de la région. Lors de la reconstruction, les habitants de Kinosaki décident toutefois de rebâtir à l’identique, c’est-à-dire garder les architectures en bois au nom de leur patrimoine. Ce pari est aujourd’hui gagnant et confère au lieu un charme ancien préservé.
Tournée des bains onsen vêtu en habit traditionnel
Outre ce portrait historique, la station thermale sait développer son attractivité grâce à une formule simple et tout comprise pour ses visiteurs. La ville, qui compte sept bains publics, offre l’accès gratuit dès lors que l’on a une réservation dans un ryokan. Sur place, on fournit aux visiteurs l’habit traditionnel, les produits de beauté et parfois les serviettes pour aller de bain en bain et donc pratiquer le "Sotoyu Meguri". L’on entre alors dans les maisons suivantes, dont chacune présente une eau et une architecture particulières :
- Satono-yu, le plus grand onsen des sept,
- Jizo-yu,
- Yanagi-yu, le plus petit bâtiment mais aussi le plus traditionnel,
- Ichino-yu,
- Goshono-yu, le dernier entièrement rénové en 2005,
- Mandara-yu,
- Kono-yu, le plus ancien bain de Kinosaki.
L’ensemble de loisirs est concentré dans un centre-ville restreint qui longe la rivière Otani. Les établissements à onsen alternent avec les restaurants et les boutiques de shopping. Tout se fait aisément à pied depuis la gare. Les rues s’animent les après-midis et soirées au son des cliquetis des geta sur le bitume. Dans une atmosphère de vacances, les baigneurs profitent également des spécialités culinaires locales, à base de produits de la mer comme le crabe Matsuba en hiver et de bœuf Wagyu de Tajima.
D'un peu plus de 1.000 visiteurs étrangers en 2011, la région de Kinosaki Onsen a travaillé sa visibilité pour atteindre le chiffre de 36.000 en 2016 puis de 50.000 en 2019.
Les alentours de Kinosaki
Pour ceux qui souhaitent sortir du parcours thermal guidé, la région regorge de sorties nature, notamment les randonnées des monts Kuruhi et Daishi, qui offrent de très belles vues sur la vallée. Ce dernier, dont l’accès se situe tout près du bourg, accueille en plus à son sommet le temple Onsen-ji, dédié au prêtre fondateur. En hiver, les pentes neigeuses des massifs attirent les skieurs et snowboardeurs.
Un peu plus au nord, le littoral de la mer du Japon dévoile des plages 🏖 aux eaux transparentes agrémentées de campings, comme à Takeno ou Keinohama (dans une moindre mesure), ainsi que l’aquarium Kinosaki Marine World accroché à la falaise.
Au sud et dans les terres, le parc Konotori no Sato permet d’approcher les fameuses cigognes, oiseau vénéré au Japon et classé aujourd'hui comme espèce protégée. C’est aussi l’occasion de se rappeler les enjeux écologiques dont fait preuve la région pour réhabiliter ces grands échassiers dans leur habitat naturel, depuis plus de dix ans. La grotte de Gembudo, d'où est extrait le basalte des rues du centre-ville, vaut également le détour.