Mario & Luigi Partners in Time
Bien que la série des Mario RPG fête bientôt ses dix ans, 2x2 n’en est que le cinquième opus. Les jeux de rôle mettant en scène la smala Mario se suivent et, malheureusement assez souvent, se ressemblent. Autant Thousand Year Door singeait Mario Story au point de pomper allègrement des pans entiers du jeu, autant ce Partners in Time s’inspire assez largement de Superstar Saga. Suffisamment en tout cas pour nous faire penser à un add-on déguisé pendant une partie de l’aventure. Pour éviter l’incident itératif diplomatique, Alpha Dream, qui n’a pas trop de boulot, titre donc le jeu Mario & Luigi RPG 2x2.
Et à raison. Car, comme vous le savez probablement, une bonne partie des personnages habituels de Mario RPG sont, dans cet épisode, multipliés par deux. Sur la base d’un scénario qui n’a pas peur des anachronismes ou des incohérences, nos quatre plombiers navigueront entre présent et passé pour sauver la princesse des extra-terrestres. L’on retrouve donc une version « GBA+ » : graphismes à peine améliorés, même système d’action dynamique (en combat comme en aventure), digits vocaux amusants à peine complétés, système de badge malheureusement un peu simplifié, mêmes genres de puzzles et méthode de progression quasi identique. Il perd même au passage des heures de jeu, puisqu’il ne faudra qu’une petite vingtaine d’heures pour venir à bout de cet opus.
Pour les habitués, donc, cet épisode ne présentera que peu ou prou de surprises. Il reste excellent dans son déroulement, mais terriblement linéaire. Contrairement à un Zelda III par exemple, les passages d’un monde à l’autre sont, sinon automatiques, au moins tellement scriptés qu’on ne peut y échapper. De plus, il n’y a pas réellement de quête annexe, et les fonctionnalités de la DS ne sont pratiquement pas mises à contribution. En-dehors du double écran qui permet l’affichage d’une carte ou la résolution de quelques puzzles en 2x2, le reste (stylet, micro, wi-fi) n’est absolument pas exploité, en-dehors d'un très anecdotique grattage vers la fin. Par exemple, taper sur l’écran pour faire défiler le texte (un gimmick auquel on s’était habitués avec plaisir sur DS) ne fonctionne pas. Et ce n’est pas la compatibilité avec la cartouche GBA de vibrations qui rehaussera réellement le niveau.
En fait, Mario & Luigi RPG 2x2 complète par ces quelques défauts les rares regrets de la version précédente. Il reste donc un peu bavard, trop balisé sur le leveling (les ennemis ne réapparaissent pas une fois battus, il faut donc tous se les farcir, et terminer invariablement au level 30), passable sur les compositions qui ne sont pas des remix, et répétitif dans un humour pourtant parfois désopilant. Au final, il reste évidemment à conseiller à tous de par son côté valeur sûre addictive, mais les vétérans du jeu lui trouveront peut-être un arrière-goût de blague éculée. Pour ceux qui n’ont jamais mangé de Mario RPG, il est urgemment temps de s’y mettre, et celui-ci me paraît être le bon !