Video Girl Ai
Denei Shôjo Ai
Attendant de pied ferme le résultat animé de I''s, je me suis enfin décidé à découvrir les OAV de Denei Shôjo Ai (Video Girl Ai), pour pouvoir apprécier l'évolution réalisée entre ces deux séries au synopsis très proche, bien qu'elles aient été traitées différemment.
Première constatation évidente : tout a pris un sacré coup de vieux ! Le chara-design, s'il reste agréablement fidèle à celui de KATSURA, choquera forcément quiconque aura goûté au graphisme épuré et précis de I''s. En effet, si Yota ne diffère finalement pas tant de Ichitaka (tout du moins au début de I''s), Ai reste kawaii mais loin derrière Itsuki, Moemi ne fait pas le poids face au charme inoubliable de Yori, et le design de Takashi semble bel et bien dépassé. En outre, pour une OAV, les étapes d'animation, la bande sonore et le rendu des couleurs montrent de gros signes de faiblesse.
Toutefois, cela serait déloyal de juger Denei Shôjo Ai sur une comparaison avec les animés récents, qui bénéficient d'une qualité de plus en plus impressionnante. Reconsidérées dans leur contexte, ces OAV n'apparaissent comme ni plus ni moins qu'un I''s de début '90. Les attentes ont changé, mais le message n'a pas évolué : DSA reste une comédie sentimentale de KATSURA plutôt fidèle au synopsis (pas au scénario) du manga. Bien entendu, en trois heures, il aurait été impossible de ranger plus de deux mille pages dans cette adaptation. Néanmoins, bien que les OAV oublient tout de même dix bons volumes du manga, et donc une foule d'histoires moins essentielles ou de personnages secondaires, l'esprit de base reste intact. Notamment grâce en grande partie au travail de doublage toujours aussi incroyable effectué par les japonais, HAYASHIBARA Megumi en tête qui anime Ai de la plus belle manière. La video girl n'aurait su être incarnée de meilleure façon.
Toutefois, et cela reste inhérent à l'adaptation, DSA reste trop "science-fiction" pour coller pleinement aux attentes d'une comédie sentimentale. Passe encore dans le manga, puisque cela renouvelait le genre ; pour les OAV, cet aspect perd de son attrait par manque de minutes (ou plutôt d'heures) pour être traité de manière crédible. En cela, je ne peux que vous encourager vivement à découvrir les volumes papier avant de visionner l'adaptation en anime.
Au final, il vaudra mieux s'attarder sur la force tranquille d'un I''s qui reste une référence incontournable, et dont on espère plus que jamais une adaptation animée de qualité.