biohazard_0

Resident Evil 0

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A la présentation du quatrième et salvateur opus de la saga coïncide la sortie d'une préquelle espérée, prévue, repoussée, convertie, attendue, essayée puis décriée. Au final, après des années de doutes, il semblerait que bh0 soit bel et bien -ô miracle- l'ultime volet de la saga à se jouer comme au 22 Mars 1996, à travers une maniabilité désuète et pénible. Ouf ! Il était temps. Car si les qualités techniques bluffantes de Rebirth ont fait illusion un temps, la GameCube se doit désormais de prouver qu'elle peut sublimer la série des biohazard à travers un renouveau du gameplay que l'on espère grandiose.

Néanmoins, avant de goûter à cette petite révolution attendue dans le monde du jeu vidéo 🎮, il va falloir s'armer de patience et aborder l'épisode 0 malgré la désuétude dans sa maniabilité. Et pas de partner zapping qui tienne ! Si l'idée paraît intéressante et se montre plutôt bien exploitée (on n'en attendait pas moins de Capcom), elle annihile par-là même tous les coffres de stockage, rendant alors encore plus hasardeuse une gestion de l'inventaire déjà chaotique. Dommage ! De plus, comme indiqué dans la critique de la Trial Version, le partenaire en question adoptera la plupart du temps un comportement inadapté et fort déroutant malgré, il faut le reconnaître, une sensible amélioration de ce système depuis la version démo. De loin l'évolution la plus marquante dans le gameplay d'un bh, mais de loin également la plus critiquable. Car elle compromet en outre grandement la replay value offerte à travers les deux scénarii de tous les précédents opus.

Pour le reste, bh0 se jouera globalement comme chaque autre épisode de la saga, enchaînant action, recherche et puzzles. Un genre qui s'essouffle et qui installe rapidement l'ennui entre les cinématiques toujours aussi attendues pour leur progression dans le scénario.

Pour encore assombrir le tableau, techniquement cet épisode ne se montre pas à la hauteur de nos attentes. Après la claque Rebirth et avant la claque full 3D de bh4, ce volet se retrouve malheureusement pris au piège et ne peut offrir de réelle amélioration. Rien que la séquence cinématique d'introduction fait bien pâle figure face à celle de son grand frère. D'autre part, les défauts à corriger, par exemple le petit temps de latence entre chaque écran dû aux accès disques, n'ont pas été retouchés. Pire encore, les personnages sont restés aussi mal intégrés au décor que dans la pré-version ! Ces décors semblent certes profiter de plus nombreux détails et contenir un peu plus de mouvements, mais la 2D ne s'adapte définitivement plus au survival horror. Fin 2002, ne pas pouvoir diriger la caméra à loisir reste un comble, tout comme devoir patienter plusieurs secondes entre chaque pièce.

L'ambiance, me direz-vous. Ah oui, l'ambiance. Eh bien parlons-en ! biohazard 0 ne fait pas peur. Capcom semble avoir épuisé tout son stock de frayeurs, tant et si bien que les scènes d'horreur apparaissent éculées. Encore une fois, la seule échappatoire envisageable reste biohazard 4 qui devrait nous offrir un nouveau point de vue et de nouvelles sensations. Du reste, toujours au niveau technique, bh0 semble presque souffrir de sa conversion depuis la Nintendô 64. Le rendu des personnages, point le plus aisément améliorable entre Rebirth et cet opus, a bel et bien évolué, mais dans le mauvais sens. Certes, ce n'est pas aussi catastrophique que dans le Trial, mais Rebecca et Billy ne font vraiment pas le poids face à Jill et Chris. Voire même face à la Rebecca de Rebirth ! Hormis bien sûr lors des gros plans des scènes de dialogues.

Malgré tout cela, biohazard 0 se montre le seul survival à pouvoir encore nous faire patienter jusqu'à la sortie de son successeur, l'épisode 4. Il semble donc falloir aborder ce titre moins pour sa qualité intrinsèque que pour le fait qu'il soit le seul représentant plus ou moins digne de ce nom actuellement, se reposant simplement sur ses acquis. Et là, tout est dit.

Mis à jour le 16 septembre 2015