Rhythm Paradise Wii (test)
Beat the Beat
Il y a une forme de génie dans la capacité de Nintendo à présenter des concepts en apparence simplissimes et destinés au grand public, qui cachent en réalité des jeux d'un niveau de gameplay acharné résolument old-school. La Wii, console casual par excellence, est paradoxalement celle qui, sans doute, a livré les jeux les plus hardcores destinés à un public très averti. Punch-Out et Donkey Kong Country Returns en sont deux des exemples parmi les plus frappants, et ce Rhythm Paradise vient corroborer la liste, comme un chant du cygne de cette exceptionnelle machine.
Car, dernier grand jeu Wii avant l'arrivée de la Wii U en fin d'année, Beat the Beat Rhythm Paradise se doit de mener à son paroxysme l'action de Nintendo. Dernière itération d'une série digne héritière d'un Wario Ware décrépissant, le jeu vient une nouvelle fois redresser la barre d'un genre que les chiées de Guitar Hero et Rock Band avaient achevé d'achever ces dernières années. On revient alors à l'essence du jeu de rythme, illustré par Parappa ou Space Channel 5, mâtiné d'une esthétique néo Game & Watch tout ce qu'il y a de plus arty.
Véritable ode à la mesure, Rhythm Paradise Wii pousse le culot jusqu'à nier les conventions reines du vidéoludisme, ou à utiliser un seul bouton de jeu, deux tout au plus. C'est bien là toute l'acmé du schéma ; non-jeu dans son discours, il s'avère en réalité le jeu vidéo 🎮 ultime : d'une simplicité efficace que tous lui envient, au die and retry poussant l'utilisateur dans ses retranchements les plus compétitifs. Au bout du chemin, une leçon de game design si léchée qu'elle peut s'émanciper de tous les codes, exister indépendamment et délivrer un humour tout japonais réglé au millimètre.
Cruel dilemme : sous un packaging pour papa-maman, se cache à peine un jeu de rythme à la grammaire tellement précise et insolente qu'elle ne saura se dévoiler qu'à un public le plus préparé.