The Brilliant Green
BuriGuri
Loin des synthétiseurs et paillettes de la j-pop subsistent encore miraculeusement, dans le panel de la musique Japonaise, des groupes de qualité convenable. C'est le cas de The Brilliant Green alias BuriGuri.
Beaucoup moins surmédiatisé, superficiel ou faussement positiviste que les groupes d'idols, le groupe poursuit tranquillement, depuis Septembre '98, une carrière couronnée de succès, que l'on n'élève toutefois pas en phénomène national. Preuve en est la fréquence de sortie de leurs albums, espacés généralement de deux petites années. Laps de temps suffisamment rare au Japon pour être souligné. Et le fossé avec le reste de la production "musicale" contemporaine Japonaise ne s'arrête heureusement pas là. L'on notera ainsi la présence discrète du groupe au sein des médias nationaux. Précisons également l'âge plus élevé que d'ordinaire de ses trois membres, nés entre '71 et '75, ce qui introduit forcément en corollaire une relative maturité. Cette maturité, on la retrouve dans l'écriture des textes par KAWASE Tomoko, et dans la composition ultérieure de l'environnement sonore par ses deux compères.
D'un point de vue plus pragmatique, il semble déplacé de s'extasier sur de tels critères qui devraient relever, dans le milieu musical, plutôt du minimum syndical que de la performance à applaudir. Et c'est bien là la chance de BuriGuri, qui profite nonchalamment de la théorie de la relativité. Face à de la soupe informatisée à laquelle on octroiera sans aucune culpabilité le terme de j-pop, BuriGuri profite de la comparaison et apparaît sans problème infiniment plus attrayant musicalement que ses pseudo rivaux. Preuve indéniable : la différenciation se constate évidemment dans le public des artistes, qui a troqué les ados hystériques et boutonneux de la j-pop, pour une tranche 18-30 plus calme et posée. A l'instar du groupe, finalement.
Car les membres The Brilliant Green auraient presque réussi à nous faire croire qu'ils ne sont pas là pour des raisons pécuniaires, mais pour la musique. Et tout comme le reste de la communauté de leurs amateurs, l'on n'en finit pas d'écouter avec un intérêt tout admiratif leur rock plus ou moins rapide et rythmé, entrecoupé de quelques douces balades, chantés plutôt en Anglais qu'en Japonais. Point commun à l'intégralité de leurs morceaux : la propreté musicale et vocale, ainsi que le respect de l'auditeur. S'ajoutent à cela une certaine culture du mystère qu'aiment à entretenir les trois musiciens, ainsi que leur charme discret, en particulier celui de Tommy, moins représentée en jeune fille sage qu'en fausse camée anorexique à la dérive. Genre créé, naturellement ; néanmoins, pour une fois qu'une chanteuse Japonaise n'est pas kawaii mais tout simplement belle...