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Tomodachi Life, le phénomène 3DS

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Vue de l'occident, la petite 3DS de Nintendo a surtout inspiré le succès japonais de Yôkai Watch, véritable phénomène de 2013 dont l'intérêt auprès des plus jeunes ne semble pas prêt de s'estomper. Mais il serait malhonnête d'oublier que les poids lourds plus discrets du constructeur de Kyoto ont réalisé des scores encore deux fois plus impressionnants, notamment Luigi Mansion 2 et Pokémon X/Y. Parmi eux, Tomodachi Life flirte allègrement avec les deux millions d'exemplaires écoulés alors que son grand frère, Tomodachi Collection (DS - 2009), tutoyait les 3,7M. Rien que ça !

La saga s'inscrit tout à fait naturellement dans une filiation d'Animal Crossing mais, mâtinée de Miis, elle assume une dimension "vie réelle" qui lui confère des possibilités démesurées. Les moins jeunes d'entre nous se souviendront des premiers Tamagochi ; le concept du jeu 3DS vient s'inspirer du postulat pour démultiplier ses capacités. Pour celles et ceux qui n'ont pas connu la version import de Tomodachi Collection sur DS, l'aventure démarre par la création assez précise d'un avatar sur la base suggérée de son Mii. La fonctionnalité notable se révèle être le synthétiseur vocal, paramétrable comme le reste, qui permet à la console de prononcer les textes à voix haute. L'idée générale est d'insuffler le maximum de personnalité à son avatar pour favoriser les interactions.

Aux joueurs, ensuite, de s'occuper des Mii sur leur île fantasque créée pour l'occasion. Les développeurs de Nintendo n'étant pas avares de second degré, une quantité de situations amusantes voire loufoques attendent les personnages du jeu, et sa communication semble d'ailleurs beaucoup miser sur les vastes possibilités de cette caractéristique très god-game.

Difficile, évidemment, de ne pas aborder la polémique qui a secoué Tomodachi Life il y a quelques jours. Lorsque des joueurs se sont aperçus qu'il était impossible de marier deux Mii de même sexe dans le jeu, les réseaux sociaux et publications diverses se sont emparés de l'information pour monter l'affaire en épingle, sous l'étendard #Miiquality. Rappelons que la société japonaise n'est pas aussi progressiste que certaines de ses homologues occidentales dont la France, en tout cas sur ce sujet, et que Nintendo n'est certainement pas connu pour glisser des représentations sociales aussi sensibles et ostensibles dans ses jeux. L'éditeur a d'ailleurs tenu à rapidement couper court à la controverse par voie officielle, précisant qu'il n'était pas possible de patcher le code du jeu sur cette itération.

Car il ne fait aucun doute que Nintendo tient là une belle licence à exploiter et qu'une potentielle suite pourrait aisément corriger ce petit couac involontaire. Le succès auprès du public japonais n'étant plus à démontrer, il est d'ailleurs déjà prévu qu'un stage du futur Smash Bros. Wii U le représente. L'arrivée de Tomodachi Life en occident le 6 juin ne devrait avoir aucun mal à trouver sa cible, vue la précision pendulaire dont il fait preuve. Pour encourager sa propagation, chaque jeu disposera de deux codes pour offrir une version sensiblement allégée à ses amis.

Mis à jour le 21 juin 2014