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Chikujo Jutsu, l'édification de forteresses au Japon

Fortifications de châteaux japonais

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Si certains arts martiaux japonais, et en particulier les Budo, sont très connus, certains autres de l’époque des Bujutsu sont le plus souvent inconnus du public. N’étant pas moi-même un expert de ces arts, mais m’intéressant au sujet, je vais m’efforcer de vous en faire découvrir quelques-uns. Le premier de la série est le Chikujo Jutsu, l’art de construire et détruire des fortifications. Discipline à part entière des anciens Bujutsu, il est comme on s’en doute assez rare d’en trouver un club dans sa ville…

Des forteresses ont été bâties au Japon dès la période Yamato, bien qu’elles aient été le plus souvent temporaires à cette époque. Les premières forteresses permanentes sont apparues par la suite et la forme actuelle des châteaux est apparue pendant la période Muromachi. Les attaques mongoles au 13e siècle ont également fortement encouragé la création de forteresses, le combat au sol tel qu’il était pratiqué par les Japonais montrant ses limites. On peut considérer que l’âge d’or de la construction des châteaux Japonais 🏯 se situe aux 16e et 17e siècles. La construction d’Osaka-jo a par exemple débuté en 1583 à la demande d’Hideyoshi Toyotomi (fini en 1598 à sa mort). Le même Hideyoshi Toyotomi développera le célèbre château d’Himeji à cette période.

Le rythme de construction était relativement rapide, à un rythme de 4 personnes par ken (environ 1.8m) par jour et le matériel était fourni par les villages des environs. Dans l’ensemble les constructions étaient solides, et il semble que la plupart des châteaux qui sont tombés, l’ont été par la faim ou la trahison, et non suite à un assaut.

Comme pour les châteaux occidentaux, le choix du lieu était essentiel, pour favoriser à la fois l’approvisionnement et la défense. En termes de matériaux, la base était faite de terre battue, avec des murs en bois ou en pierre. Les portes étaient quant à elles souvent plaquées de fer ou de cuivre. Les murs principaux, faits de terre ou de pierre ne présentaient que deux ouvertures majeures : les portes avant et arrière. Le tout était parfois entouré de douves comme on peut le voir à Osaka-jô.

Pour éviter les risques d’invasion, les passages étaient conçus de telle sorte que seul un nombre limité de personnes pouvait passer à un moment donné. Comme en occident, les châteaux étaient équipés d’ouvertures diverses en fonction des armes à utiliser en cas de siège (flèches, canons ou encore pierres). Certains châteaux incluent aussi une zone de Seppuku (suicide rituel aussi appelé communément Hara-kiri), c’est par exemple le cas du château d’Himeji.

Mis à jour le 09 Mai 2023