Carnet de voyage à Hong-Kong
Comme vous avez pu le voir ces dernières semaines, je vous ai livré quelques comptes-rendus de mon voyage à Okinawa : l’hôtel 🏨, le château 🏯 de Shuri, la cuisine locale ou encore les plages 🏖 et notamment l’île de Zamami. Mais cette escale par l’archipel japonais n’aurait pas été possible sans mon séjour à Hong-Kong. J’ai en effet rendu visite à un couple d’amis expatriés sur place pour quelques années. Certes, le sujet n’est pas exactement dans la ligne éditoriale du site (la culture japonaise), mais on trouve des ponts évidents et je me suis dit qu’un petit article pouvait éventuellement intéresser certains d’entre vous.
Ce qui m’intéressait avant tout, dans ce voyage à HK, c’était de découvrir une culture finalement assez méconnue. Ou en tout cas, par le prisme déformant de cette contrefaçon qui lui colle à la peau, mais nous y reviendrons. Hong-Kong est un archipel très fourni, entre mer et montagne, relié au continent asiatique par le sud de la Chine. Il y fait chaud et humide toute l’année ; en gros, leur hiver correspond presque à l’été du nord de la France... Malgré une rétrocession à la Chine en 1997, l’ancienne colonisation anglaise est peu marquée : les Hongkongais ne parlent pas tous anglais, loin de là, et à part le tram, la circulation à gauche, les bus à deux étages ou encore la pièce de monnaie avec le portrait de sa très grande majesté la Queen, le britannisme auquel on peut s’attendre reste discret dans la vie quotidienne.
Bien sûr, le monde du business y parle anglais, et il reflète d’ailleurs assez bien le capitalisme ambiant. Suite à son explosion continue ces dernières décennies, Hong-Kong est devenu une pure société de consommation. Celle-ci est omniprésente, entre les conbinis ouverts 24:7 tous les 200 mètres, les restaurants de tous types ou encore les supermarchés étalés sur plusieurs étages. Car, hormis les loyers, le coût de vie à HK est particulièrement bas : nourriture, biens de consommation courante, services et, bien sûr, nouvelles technologies sont proposés à des prix parfois assez étonnants. À titre de référentiel, on aime à dire que Hong-Kong a le « cours Big Mac » le plus bas du monde, ce qui résume assez bien les choses. Du coup, la publicité est partout sous nos yeux : en format papier, en texto, sur des télés, diffusée en audio, etc. La ville est très connectée, avec des écrans et lumières de partout… c’en est presque plus impressionnant qu’à New York.
Ce qui montre d’ailleurs assez sincèrement à quel point les Chinois se foutent de l’écologie. Les Hongkongais ont beau ne pas spécialement apprécier les continentaux (il n’y a qu’à voir la fierté avec laquelle ils parlent cantonais, par opposition au mandarin), ils restent foncièrement chinois dans leur culture. Bien que résolument plus tournés vers l’occident, on pourra leur trouver des attitudes étonnantes de notre point de vue. Je pense notamment aux crachats, aux regards soutenus, ou encore au bruit constant de la ville. Parler fort est signe de bonne santé, mais jusqu’aux escalators et passages protégés font du bruit, et pas aussi calmement qu’au Japon. Cela peut donc surprendre en arrivant.
Du côté des jeux vidéo 🎮, les prix ne sont finalement pas si bas que cela. Surtout, en fait, depuis qu’Internet 📶 fait des merveilles sur les très bons plans JV en import. Par contre, vous trouverez assez facilement, notamment sur les marchés, des contrefaçons et autres produits pirates à prix vraiment très bas. C’est encore plus vrai à Shenzhen, à la frontière chinoise, où l’on vous alpague tous les dix mètres pour vous vendre des lots de jeux pour console Wii « améliorée » (sic) à quelques €uros. Si en plus vous savez négocier, et pour peu que le piratage ne vous effraie pas, vous pourrez rapidement vous constituer des ludothèques de jeux contrefaits à un prix étourdissant.
Autre anecdote : en marchant entre Wan Chai et Causeway Bay, sur Hong Kong Island, nous sommes tombés sur un magasin de produits… pas officiels, si vous voyez ce que je veux dire. Et on y trouvait de tout : beaucoup de VCD, souvent porno ou hentai 🔞, mais aussi des DVD à perte de vue. J’y ai notamment vu Ponyo, Dragon Ball Evolution et autres films récents à 3€ chacun, des intégrales de séries TV américaines à 30€, ou encore un box de tous les films de Louis de Funès en chinois ! Pendant notre visite, la douane 🛂 est intervenue pour faire fermer le magasin. Traduction : sans doute pour récupérer un pot-de-vin et laisser le magasin rouvrir le lendemain matin… Évidemment, il ne faut pas faire de généralité avec ce genre de cas.
Il y aurait mille choses à dire sur HK, que je n’ai bien sûr pas la prétention d’aborder dans cet article. Hong-Kong est une société à la croisée de beaucoup de cultures asiatiques, mais résolument tournée vers l’occident pour sa façon de faire du business. La nature y est très présente due à la géographie maritime et montagneuse de la région, du coup les zones habitables sont très restreintes et verticalisées. D’où la forte densité, une tendance à construire sur l’eau pour grappiller de la place (combien de temps durera encore la baie de Hong Kong ?) et des passerelles aériennes et souterraines omniprésentes. Malgré cette mauvaise réputation qu’elle traîne parmi les amateurs de jeux vidéo et de manga, cela reste une belle et très intéressante vitrine de la Chine mais aussi (et surtout ?) une porte d’entrée géographiquement idéale de l’Asie en général.