Une Adolescente
Film japonais : Shôjo
Premier film du grand acteur japonais OKUDA Eiji, Shôjo (Une Adolescente) s’engage sur le sujet difficile de l’amour passionné, charnel et compliqué entre un quadragénaire pathétique plein de désillusions et une jeune femme de quinze ans en quête, elle, d’illusions.
Le (peut-être un peu trop) long métrage se découpe en deux parties distinctes : la rencontre de Tomokawa et Yoko et leur jeu de cache-cache amoureux, servi par l’interprétation inoubliable de la jeune OZAWA Mayu ; puis les rebondissements vite grotesques d’une romance qui n’en avait pas besoin, servis par des essais de filmage bien moins convaincants.
Mais Shôjo se propose également comme une critique à demi avouée d’une société japonaise qui peine à trouver sa place. Celle de policiers, au choix demeurés ou profitant de leur statut. Celle de familles dé- puis recomposées, flirtant sans culpabilité avec l’inceste et la pédophilie. Puis celle de la ruralité des comportements, imitant maladroitement la vie d’une capitale dont ils feraient mieux de ne pas s’inspirer.
Le film touchera surtout pour sa captation délicate et intéressante des comportements humains. Loin des standards, OKUDA nous offre deux protagonistes absolument naïfs au sein d’un ensemble décousu. Deux amoureux poétiques à la KITANO, qui entraînent le film sur ce ton étrange d’un doux érotisme et d’une rencontre incongrue.