Kiki la Petite Sorcière (film live) : la catastrophe
L’annonce du film Kiki la petite sorcière remonte à une brève annonce Twitter de mai 2013, puis il aura fallu attendre novembre de cette même année pour découvrir les premières informations plus conséquentes sur cette adaptation en prises de vues réelles. La sortie cinéma au Japon remonte au 1er mars 2014.
Contrairement à ce qui a pu être dit, il ne s’agit pas d’un portage du fameux film d’animation éponyme de 1989 réalisé par Hayao Miyazaki, mais d’une autre libre adaptation du court roman d’Eiko Kadono publié en 1985. Ne vous attendez donc pas à une redite puisque c’est surtout l’univers et la protagoniste qui servent de base de travail à une nouvelle interprétation.
Depuis la version de Ghibli, Kadono a d’ailleurs publié cinq tomes complémentaires de Majo no Takkyubin et ce film vient transposer à l’écran les deux premiers. Il n’est pas farfelu d’imaginer qu'une trilogie puisse ainsi voir le jour, chacun adaptant un tiers de l'œuvre complète. Dans ce cas, il va sérieusement falloir monter en gamme par rapport à ce potentiel premier opus, comme nous allons le voir.
Production (à peu près) au niveau mais résultat bancal
C’est à Takashi Shimizu que l’on doit la réalisation de ce Kiki la petite sorcière, information amusante tant sa signature des The Grudge a tout du grand écart ! Quant au scénario, il est adapté par Satoko Okudera, déjà plume pour Summer Wars ou encore Les Enfants Loups. Enfin, le rôle titre de Kiki est confié à la jeune actrice Fûka Koshiba, (peu) connue pour le drama Iki mo Dekinai Natsu.
Si la donzelle offre une approche un brin tête à claques et sans véritable charisme, c’est surtout l’interprétation surjouée de l’ensemble du casting qui peine à faire rentrer dans le film. Rapidement, d’autres déconvenues s’enchaînent. D’abord, les effets spéciaux s’avèrent totalement à la ramasse ; c’est à se demander s’ils n’ont pas été confiés à une équipe coincée au siècle précédent. Cela explique peut-être la transparence notable du chat 🐈 Jiji dans le scénario, voire sa quasi absence dans des pans entiers de l'histoire.
Car le film, à trop vouloir se focaliser sur Kiki, s’est pris les pieds dans le tapis du mauvais drama pétri de bons sentiments, sans âme ni rythme. Enchaînant maladroitement des saynettes mettant en scène des personnages inintéressants (Tombo en tête de file), le scénario n’aura de cesse d’ennuyer le spectateur pendant près de deux heures, jusqu’à l’endormir sur un final absolument grotesque. C’est dommage car cette adaptation reste pleine de bonnes intentions, en témoignent ces décors plutôt réussis situés sur l'île de Shodoshima au large de la mer intérieure de Seto.
Cette adaptation prouve une nouvelle fois, si besoin était, le talent de Miyazaki pour s’inspirer d’univers existants mais leur conférer une vraie identité.
Aucune sortie cinéma du
Article original de novembre 2013, mis à jour après visionnage du film.