Banjo-Tooie
Annoncé dès la fin de Banjo-Kazooie pour une sortie "très bientôt" (en langage Nintendô : deux ans et demie), Banjo-Tooie s'est fait attendre. D'abord prévu pour être un add-on de BK, il a finalement débarqué, fin 2000, sous forme d'un jeu à part entière. Si dans son déroulement, ce jeu ne diffère pas énormément de son prédécesseur, on note tout de même un grand nombre d'innovations, notamment dans les mouvements des personnages. Ainsi, on peut même séparer l'ours et l'oiseau pour résoudre certaines énigmes. Techniquement, le jeu dispose de textures encore plus élaborées que dans BK et le champ de vision est largement agrandi. Le seul problème est que ces améliorations ont un prix, à savoir de nombreux ralentissements dans le jeu. Côté son, c'est toujours dans le même esprit, soit des musique sympathiques mais vite lassantes. Par rapport à Banjo-Kazooie, on pourrait croire que cette suite lui est supérieure, pourtant, je ne peux m'empêcher de le trouver un petit cran au dessous. En voulant ajouter de la variété, Rare a inclus des scènes en FPS pas toujours intéressantes (surtout si on aime pas les FPS) et le jeu est un peu trop long à mon goût. Si une longue durée de vie peut-être un atout, une trop longue se traduit souvent en défaut. On se lasse presque du jeu avant d'en arriver à bout et c'est vraiment dommage. Ceci dit, il ne faut pas non plus dramatiser. Banjo-Tooie est la digne suite de Banjo-Kazooie et il serait regrettable de passer à côté d'un tel titre, même si je recommanderais plutôt Banjo-Kazooie à ceux qui veulent découvrir cette série qui sera, à n'en pas douter, très longue. Allez Banjo, à une prochaine sur NGC…
Test de la version XBLA
Ajouté par Gael le 12.06.2009
Bizarrement, et bien qu’ayant adoré Banjo Kazooie sur Nintendo 64, à l’époque, je ne me suis jamais créé l’occasion de faire sa suite directe. C’est donc Julien qui avait écrit un article sur Banjo Tooie. Après une longue pause, ces six derniers mois ont été pleins de Banjo. Il y a d’abord eu le troisième épisode attendu, BK Nuts And Bolts. Puis, après avoir goûté au remake de Banjo Kazooie sur XBLA (et lâché par manque de temps), j’attendais le portage tout aussi HD de sa suite pour voir ce qu’il en était.
J’ai été assez rapidement déçu. Pas une grosse déception de jeu bâclé, mais une impression amère de « toujours plus ». C’est un peu le complexe du développeur qui a sorti du chapeau un jeu tellement bon dès le départ, qu’il cherche à réutiliser les éléments du succès sans en faire un simple add-on. Du coup, Tooie part sur les bases certes excellentes de son aîné, mais y ajoute encore tellement d’éléments de game-design et de collectionnite qu’il rend le jeu beaucoup moins accessible.
Il y a un je-ne-sais-quoi de fermé dans ce BT. Le « hub de niveaux », comme les mondes à part entière, ne sont pas accueillants. L’univers est presque plus froid et, malgré un humour toujours propre aux Anglais de chez Rare, on peine à rentrer dans l’ambiance, en tout cas pas aussi facilement que prévu. Et puis il y a ce problème étonnant de contraste, dont je ne sais pas s’il était présent sur Nintendo 64, mais qui plombe rapidement l’expérience de jeu dans les passages sombres.
Si Banjo-Kazooie reste encore aujourd’hui une Rolls du jeu de plate-forme / aventure 3D (au même titre que Super Mario 64 à la même période), sa suite rentre trop dans la complexification du gameplay à outrance et tend dangereusement vers cette bouse (autant dire les choses) qu’est Donkey Kong 64. Qu’on ne se méprenne pas pour autant, Banjo-Tooie est un bon jeu. Juste clairement pas aussi frais, accessible, homogène ni autonome que Kazooie.