The Legend of Zelda Ocarina of Time
Il n'est jamais trop tard pour critiquer les grands jeux. Alors ne boudons pas notre plaisir pour un titre qui certes est sorti il y a plus de trois ans, mais qui reste une référence du jeu d'aventure.
La première chose qui frappera sans doute le lecteur à l'approche globale de cet article sera sa taille relative qui ne rend certainement pas, quantitativement parlant, honneur au titre de MIYAMOTO. Ocarina a tant fait couler d'encre depuis sa sortie que vous le détailler encore n'offrirait pas grand intérêt. Penchons-nous plutôt sur ce qui a fait, de manière générale, son succès. A commencer par son charme indéfinissable, l'intelligence de ses donjons, sa difficulté parfaitement réglée. Ajoutez une durée de vie phénoménale, encore augmentée par le nombre incroyable de quêtes annexes. Enrobez le tout d'un système de combat extrêmement pratique et inventif, et d'un scénario agréable bien que peu ambitieux. Vous comprendrez donc rapidement qu'Ocarina of Time relève plus de l'aventure intimiste que de l'épopée fantastique. Tout est réglé au millimètre dans un jeu enchanteur et qui a fait école.
Seul petite ombre venant ternir ce tableau magnifique : l'absence impardonnable du thème de la saga, que l'on retrouve à peine audible pendant quelques secondes dans le thème de la plaine d'Hyrule. Dommage...
Mais c'est finalement bien peu de chose.
Master Quest
Mise à jour de Julien le 30.11.2002
En novembre dernier, Nintendô créait la surprise en annonçant que pour chaque Zelda no Densetsu : Kaze no Takt précommandé, un mini-DVD bonus serait offert. Et pas n'importe quel mini-DVD bonus, puisque celui-ci contient d'une part Toki no Ocarina, le légendaire premier Zelda sorti sur N64, mais aussi Toki no Ocarina Ura, un remix prévu sur 64DD finalement jamais sorti ! De plus, des trailers de jeux à venir ont également été inclus. Un cadeau totalement inattendu, qui va vite devenir l'objet de convoitise de tous les collectionneurs. Et je n'ai bien sûr pas résisté à l'envie de m'en procurer un. Reçu hier, voici mes premières impressions.
La première petite déception vient du fait que le jeu n'est pas présenté dans un boîtier, mais sous la forme d'une grande notice, de la taille d'une boîte DVD, avec une pochette renfermant le mini-DVD sur le troisième de couverture. Avec une couverture en papier glacé assez épaisse, ce livret reste quand même robuste. Sur les quelques 32 pages qui le composent, on retrouve toutes les informations concernant le jeu. Malheureusement, ces pages ne sont pas en couleur, mais dans des dégradés d'orange et de brun pas vraiment esthétiques. A la limite, le noir et blanc aurait mieux fait l'affaire. Petite déception donc sur la présentation de ce bonus, même si, compte tenu du fait que c'est gratuit, il ne fallait pas trop en demander non plus. Et le plus intéressant n'est pas là.
Une fois le joli mini-DVD rouge et bleu inséré dans la NGC, c'est avec beaucoup d'émotion que l'on tombe dans un menu nous proposant les deux versions de Toki no Ocarina, avec comme fond sonore une reprise du thème de Zelda. Terriblement absent dans cet épisode, Nintendô aura eu la gentillesse de nous l'offrir à cet endroit, même si l'on regrettera toujours de ne pas l'entendre sur la Plaine d'Hyrule. Dans ce menu, par une simple pression sur le bouton Z, l'on peut accéder au choix des vidéos. Un choix assez intéressant d'ailleurs, puisque vous pourrez regarder à loisir les trailers de Mario Party 4, biohazard 0, Kinniku Man, Mr Driller Land, F-Zero GC, biohazard 4, Dead Phoenix, Viewtiful Joe, P.N.03 et Killer 7 sur NGC (à noter que les trailers des 5 jeux Capcom sont identiques à ceux présents sur leur site), ainsi que des vidéos de Zelda Kamigami no Triforce / Four Swords et Final Fantasy Tactics Advance sur GBA. Après avoir halluciné sur la vitesse de F-Zero, la beauté de biohazard 4 ou l'originalité de Viewtiful Joe, il est temps de passer aux choses sérieuses, à savoir jouer.
Une fois l'une des deux versions de Zelda choisie, on nous propose d'activer les vibrations ou non, et après un loading d'une dizaine de secondes, le jeu démarre. Dès les premières secondes, on constate les bienfaits, mais aussi méfaits, de la haute résolution. Bien que l'on y gagne énormément en netteté, tous les défauts du jeu ressortent à l'écran. Ainsi, le manque de polygones dans les personnages ou le clipping sont visibles dès le premier coup d'œil. Il y a aussi une différence de résolution trop marquée entre les intérieurs en 2D et les personnages et objets en 3D qui rend leur intégration moins réaliste. On a l'impression que les personnages sont collés sur le décor. Le retouche visuelle a donc eu un effet à double tranchant sur l'ensemble, mais elle est tout de même appréciable, ne serait ce que pour voir de manière plus nette l'énorme travail réalisé à l'époque pour ce jeu. Au niveau de l'animation, là aussi, petite déception, car le nombre d'images par seconde n'a pas été augmenté. Ainsi, même si l'animation reste honnête, le jeu n'est plus aussi fluide que ce qui se fait actuellement, d'où une impression de "ralentissement" permanent pendant les premières minutes de jeu. La bande son n'a pas bougé également. Cependant, il était évident que Nintendô n'allait pas réorchestrer tous les thèmes pour un bonus gratuit. Reste tout de même un petit point noir à ce niveau-là, puisque le jeu connaît de temps à autre des micro chargements, qui font saccader la musique quelques fractions de seconde. Le plus flagrant restera celui qui intervient lorsque l'on met le jeu en pause. Dommage que cela n'ait pas été optimisé. En parlant de chargement, il faut savoir que la sauvegarde se fait de manière assez lente. Comptez environ 3 à 5 secondes pour que la sauvegarde soit faite. Cependant, on peut toujours sauvegarder n'importe quand. A noter que l'espace requis sur la carte mémoire est de 15 blocs. Côté jouabilité, tout se fait de manière naturelle. Les boutons C ont été remplacés par le C-Stick, ainsi que les boutons X, Y et Z, laissant le choix aux gens de choisir ce qui leur convient le mieux (personnellement, j'adhère totalement à l'utilisation du C-Stick), et le lock-on du bouton Z de la N64 est passé au bouton L, un choix évident très agréable. Bref, on retrouve immédiatement ses marques, malgré le changement de pad.
Au niveau du jeu en lui-même, Toki no Ocarina Ura se calque scénaristiquement parlant sur le Toki no Ocarina de base. Cependant, il offre une nouvelle façon de jouer en déplaçant des objets ou en ajoutant de nouveaux ennemis. Le jeu semble également plus difficile. Mais en dehors de ça, il ne faut pas s'attendre à un véritable nouvel épisode.
En conclusion, je ne peux qu'applaudir Nintendô pour avoir fait un si gros cadeau aux joueurs. Bien sûr, que ce soit dans la présentation ou dans la mise à jour des jeux, tout n'est pas parfait. Mais compte tenu du fait que ce disque était offert gratuitement (enfin, au Japon, tenez compte d'une plus-value plus ou moins conséquente à l'import), j'avoue être vraiment impressionné par Nintendô, qui n'aura pas cédé à la mode de revendre ses gloires du passé plein prix aux joueurs. Espérons qu'ils continuent dans cette direction pour leurs prochaines grosses productions.