Battle Royale
Subtil mélange à la japonaise entre violence dérangeante et humour cynique, Battle Royale s'est rapidement imposé pour nombre de spectateurs comme une franche réussite. Il faut dire que le scénario ne propose rien de particulièrement banal. Jugez plutôt : au Japon, dans un futur proche où la violence des élèves sur leurs professeurs prend une tournure inquiétante, le gouvernement met en place une loi qui emmène les élèves d'une classe tirée au sort sur une île où ils devront s'entre-tuer ; seul le dernier survivant rentrera chez lui… Où l'on observe, entre rire et effroi, l'implacable mise en scène du brillant FUKASAKU Kenji et le formidable jeu d'acteurs d'une poignée d'adolescents (Chiaki Kuriyama qui interprète Takako Chigusa par exemple, Kou Shibasaki, ou encore Ai Maeda et sa sœur Aki Maeda) tous plus inquiétants les uns que les autres.
Car Battle Royale oscille constamment entre humour et violence ; du coup, on ne sait parfois plus si l'on doit -dans le feu 🔥 de l'action- s'inquiéter du comportement surprenant et effrayant de BEAT Takeshi Kitano, ou -avec du recul- s'amuser de son rôle époustouflant de pince-sans-rire… En outre, le comportement perturbé des jeunes "joueurs" promet des scènes d'une violence particulièrement caustique. C'en serait presque dérangeant... Sachez d'ailleurs que la classe se compose d'un panel particulièrement représentatif du lycée japonais, avec en bonus deux hunters particulièrement charismatiques ! Et même là où le film aurait pu facilement sombrer dans l'écueil de la redondance (la classe comporte une quarantaine d'élèves, le décompte des morts étant fait régulièrement), la réalisation et les rebondissements inattendus l'en sauvent aisément. Battle Royale, au final, s'avère bel et bien un film original et particulièrement surprenant.
Director's Cut
Ajouté par Julien
Quand un film tel que Battle Royale nous revient dans une édition dite Director's Cut, l'on ne peut qu'être alléché à l'idée des nouvelles scènes sordides dans cet univers sanglant. C'est donc fébrilement que l'on insère la galette dans son lecteur DVD, que l'on lance le film, et que l'on commence à jouer à un jeu des sept erreurs qui tourne bien vite à la mauvaise plaisanterie. Car les treize minutes de film supplémentaires sont, pour la quasi-totalité, d'une qualité et d'un intérêt des plus douteux. Attendez-vous donc à de "magnifiques" flash-back mettant en scènes ces très athlétiques étudiants entrain de… joueur au basket-ball. S'ils permettent de voir les personnages importants dans un autre cadre, ou l'ensemble de la classe lorsqu'elle ne s'entretue pas, il faut bien reconnaître que l'intérêt reste pour le moins limité.
Pire, ces scènes cassent presque le rythme. L'on retiendra juste une scène extrêmement dérangeante, voir limite choquante, sans pour autant être violente, sur l'enfance de Mitsuko permettant de mieux comprendre la rage de vaincre et s'en sortir qui anime ce personnage. En dehors de ces quelques minutes, force est de constater que cette version longue n'apporte que peu au film original. Il n'est donc pas nécessaire d'investir une deuxième fois dans le DVD si vous possédez celui du montage de base. Une petite déception donc, bien que le film reste dans son ensemble toujours aussi excellent.