Famitsu
Le magazine de référence pour le jeu vidéo au Japon
La publication du célèbre magazine japonais Famitsu débute le 6 juin 1986 sous le nom de "Famicom Tsushin", le premier terme étant l'abréviation de "Family Computer". À l'origine, le magazine représente la seule source d'information indépendante concernant la console éponyme de Nintendo, connue en Occident comme la NES. Petit à petit, les journalistes vont également s'intéresser à la concurrence.
Le magazine principal (Weekly Famitsu) est, comme son nom l'indique, publié chaque semaine. D'un tirage moyen de 500.000 exemplaires hebdomadaires, il compte désormais près de 1.500 numéros.
Plusieurs dérivés du magazine ont également fait leur apparition depuis, avec un rythme de publication mensuel ou trimestriel, en se spécialisant sur un support précis : consoles Nintendo, PlayStation, Xbox 360 et même Virtual Boy. En général, ces dérivés s'arrêtent conjointement avec la fin de vie de la console dédiée, à l'exception de la version "DS+Wii" qui prolonge son existence par le biais de la 3DS et de la Wii U. Notons qu'il existe également des éditions spéciales dédiées à un jeu, une saga, ou un genre.
La partie "test" du magazine s'avère minuscule en comparaison des standards occidentaux. Une critique se divise en quatre petites colonnes sur une page. Chaque colonne détermine l'avis d'un testeur sur le jeu avec une notation sur 10. L'addition des notes de chaque testeur donne une note finale sur 40.
Malgré la popularité de son support papier, Famitsu se tourne également vers l’industrie du numérique avec un site Internet 📶 riche en contenu. Il propose en outre des émissions et des tournois de jeux vidéo 🎮 à travers son service "Famitsu TV".
Famitsu représente enfin une aubaine pour les collectionneurs, car le groupe propose souvent en partenariat avec les éditeurs des collectors "Famitsu DX". En comparaison des éditions limitées classiques, ces packs s'avèrent bien plus riches en terme de goodies.
Un contexte parfois proche de la collusion
Grâce à sa société-mère et ses filiales partenaires, ainsi qu'une proximité de certains poids lourds de l'industrie vidéoludique japonaise (comme Square-Enix), Famitsu possède bon nombre d'informations et d'artworks exclusifs que la presse concurrente et les fans s'empressent de relayer à leur tour. On trouve ainsi régulièrement des "scans" sur les sites d'actualité.
Le magazine communique également de manière très précise les chiffres des meilleures ventes de jeux vidéo sur l'archipel et récompense chaque année les titres les plus populaires. En 2006, les lecteurs ont répondu à un sondage pour l’élection des 100 meilleurs jeux de tous les temps : le gagnant fut Final Fantasy X.
En revanche, si personne ne remet en cause l'information brute que véhicule l'hebdomadaire, de nombreux débats explosent sur la toile concernant sa notation. Le score parfait de Nintendogs a notamment soulevé un véritable tollé en 2005 et reste, malgré ses qualités indéniables, une incompréhension pour un grand nombre d’internautes.
Il est intéressant de remarquer que Famitsu appartient à la société Enterbrain, filiale de la société Kadokawa Corporation qui détient également des éditeurs de jeux vidéo : FromSoftware, ASCII Media Works, Kadokawa Games... En 2003, le journaliste Grégoire Hellot (pigiste pour l'excellent Gamekult et directeur de la maison d'édition Kurokawa) avait signalé sur le forum GK que la notation était déterminée en réalité non pas par les journalistes, mais par les éditeurs. Ces mentions ont été retirées par la suite.
Difficile de savoir à l'heure actuelle si cette pratique est toujours d'actualité mais, depuis cette révélation :
- 19 jeux ont obtenu le score parfait (contre 4 avant 2003) ;
- et 31 jeux ont obtenu un 39/40 (contre 9 avant 2003).
À la sortie de Metal Gear Solid : Peace Walker sur PSP en 2010, des suspicions de copinage ont été soulevés par le site Kotaku. Alors que le titre de Hideo Kojima obtenait le score parfait, des observateurs constatèrent la présence de placement de produits du magazine au sein même du jeu. Bien entendu, aucun fin mot ne fut apporté à cette histoire.