Muséogames, l'expo

Depuis que le Musée du Jeu Vidéo a fermé, après seulement 2 mois d'une exploitation houleuse, l'intérêt s'est naturellement reporté sur Muséogames. L'exposition temporaire du musée des Arts et Métiers, dans le IIIème arrondissement de Paris, a débuté le 22 juin. Elle était censée se terminer le 7 novembre, mais vient d'être prolongée jusqu’au 13 mars 2011. Et pour cause : en moins de 5 mois, Muséogames a déjà accueilli 30.000 visiteurs.

De passage à Paris, je me suis intéressé à cette exposition en regard de ses bons échos, mais aussi parce qu'elle est à l'initiative de l'ENJMIN, l'école du jeu vidéo 🎮 à Angoulême. J'avais eu l'occasion de visiter leurs locaux, au cours de mes études, dans le cadre d'un concours pour accéder à leur master d'ergonome, que j'ai finalement décliné. Je suis donc arrivé à Muséogames avec un a priori plutôt positif.

Mais j'ai été légèrement déçu. Déjà, par la taille de l'exposition. On démarre par un sas qui donne le ton de la déco (j'y reviendrai) et diffuse des démos tournantes de jeux issus du retrogaming. Puis c'est l'entrée dans une grande pièce, la salle principale de Muséogames qui héberge 22 titres jouables de l'histoire du jeu vidéo, rangés chronologiquement. On commence par la fin des années '70, avant même l'époque NES, pour finir avec Dreamcast, GameCube et Xbox première du nom. Plus récents, Muséogames ne les aborde pas. Et au-delà de cette pièce, une petite salle dédiée au jeu d'arcade, très restreinte et dans laquelle 2 bornes (dont NBA Jam) sont hors service. On y trouvera quand même un Street Fighter 2 sur borne SNK, un Radical Bikers au guidon pété ou un Hologram / Time Traveler de Sega, sponsorisé par Doliprane.

C'est intéressant de pouvoir revenir dans le temps et jouer à tous ces anciens jeux. D'autant que les murs de la pièce rediffusent en temps réel les parties des joueurs, comme pour créer une œuvre artistique live. Mais le problème que cet accès met en relief, c'est son public. Déjà, le gamer / collectionneur n'y apprendra rien, et ne trouvera aucun jeu qu'il ne connaissait pas. Le vieux joueur nostalgique, au pire, pourra s'installer quelques minutes et retrouver des sensations de sa jeunesse avec Boulder Dash, Super Mario Kart ou Metal Slug. Ou les faire découvrir, la larme à l'œil, à son gamin.

Mais la cible principale, en tout cas plus de 80% des visiteurs réels sont des enfants qui viennent squatter les jeux. Pas étonnant dans ce cas, que la visite soit limitée en termes de remplissage (80 personnes simultanément au plus) et de temps (1h30 au mieux, avec entrée par sessions). Certes, il est amusant de voir les enfants découvrir les racines du jeu vidéo, alors que certains s'éveillent avec la HD et bientôt la 3D relief, mais en contre-partie la visite a des airs de centre aéré.

Et puis il y a cet habillage et cette déco à la Tron (l'original), très sombre, très années '80/90. Pour certains, elle est dans le ton, mais elle donne inévitablement un côté très geek à lunettes, voire ado boutonneux coincé dans sa cave sans voir la lumière du jour. Pour ma part, j'ai trouvé ça très glauque et je ne suis pas certain que cela contribue à améliorer l'image du jeu vidéo. Il faut voir les vieilles consoles rangées derrière des barreaux en fer, comme tout droit sortis du décor de Super Mario Bros. le Film. Et en filigrane de tout ça, il y a un manque d'explications et d'anecdotes assez frustrant, qui donne l'impression que les jeux sont posés de manière anarchique (alors que ce n'est manifestement pas le cas) et qui doit cruellement se faire ressentir auprès des néophytes ou des plus jeunes. Dommage.

A côté de Muséogames, le Musée du Jeu Vidéo (voir la visite virtuelle) a des airs de papa là où le premier est encore bien jeune à mon goût. Mais saluons quand même l'intention et le travail de compilation. Ceux qui ont pu faire les 2 expos, vous avez un avis comparé ?

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Muséogames
Musée des Arts et Métiers
60 rue Réaumur, 75003 Paris

Ouvert du mardi au dimanche inclus, de 10 h à 18 h
Nocturne le jeudi jusqu'à 21 h 30

Tarif : 5,5€ ou 3,5€ en tarif réduit
Renseignements au 01 53 01 82 63