noir

Noir

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Difficile de m'exprimer sur un sujet tel que Noir. Sans réelle controverse, j'ai constaté, avant de me lancer dans la série, qu'elle ne faisait de loin pas l'unanimité. Lente, ennuyeuse et répétitive pour certains, au contraire rythmée, belle, poétique et mélancolique pour d'autres. Le "j'achète, j'achète pas" s'est donc longuement posé devant les éditions DVD relativement coûteuses. Mais après avoir vu un premier épisode plus que prometteur, et devant la réalisation technique tout simplement excellente pour une série TV, c'est corps et âme que j'ai accompagné Mireille et Kirika lors de leur pèlerinage pour le passé.

Et au terme de ces 26 épisodes, je dois bien vous faire part de mon incompréhension. Non pas face à la série ou son scénario, mais face aux gens qui n'ont pas apprécié. Je sais, les goûts et les couleurs... Toujours est-il qu'à tous les niveaux Noir se distingue et devient ainsi, aux côtés de Cowboy Bebop par exemple, une de ces séries qui sortent nettement de la masse niaise et nauséeuse qui compose la majorité de l'animation japonaise. Visuellement, c'est dans un somptueux Paris, ainsi qu'aux quatre coins de la planète que le scénario nous transporte. Scénario dont je ne vous révélerai rien, pour ne rien gâcher, si ce n'est qu'il est assez intelligent et bien construit pour que l'on se pose des questions, que l'on s'étonne des retournements de situation et que l'on se passionne de la première à la dernière seconde. L'on pourrait toutefois lui reprocher quelques longueurs, ainsi que de trop nombreux flashback, mais s'ils sont bel et bien présents, ils ne m'ont guère ennuyé, leur présence étant on ne peut plus justifiée. Puisque je suis sur les petits défauts, autant enchaîner avec le seul et unique qu'il reste à Noir, à savoir un enchaînement des étapes quelque peu redondant d'un épisode à l'autre. Ils suivent plus ou moins tous le même schéma et l'on se retrouve donc quasiment à chaque fois face à une scène de fusillade lors desquelles peu importe le nombre de Soldats, nos héroïnes sortiront toujours vainqueur.

Ce qui peut frapper aussi dans Noir, c'est la place accordée aux dialogues. Ne se limitant qu'à l'essentiel et laissant bien plus parler l'image, ils pourront s'avérer une fois encore quelque peu ennuyeux pour une clientèle qui ne cherche dans l'animation que des gens qui se tapent sur la gueule. Les autres resteront admiratifs devant tant de simplicité. L'habillage sonore de la série est également d'un niveau rarement atteint. Si les génériques font partie de ces thèmes que l'on aime ou que l'on déteste, le reste de la bande son accompagne parfaitement le spectateur dans l'ambiance sombre et mélancolique de la série. Des thèmes tels que "Salva Nos" ou "Canta Per Me" resteront à n'en pas douter à jamais gravé dans vos mémoires. C'est simple, l'OST est tellement bonne que je n'ai pu résister au fait de me procurer les trois CD sortis.

En définitif, Noir est une série peut-être un peu lente, sans doute parfois redondante, mais tellement belle, bien mise en scène et passionnante à suivre qu'il serait dommage de faire l'impasse dessus "parce que ça se cogne pas dessus tout le long" (même si la série a aussi son lot d'action, rassurez-vous). Un grand moment d'animation japonaise. A voir absolument.

Mis à jour le 28 août 2015