Le Tombeau des Lucioles (critique)
Film Isao Takahata - Hotaru no Haka de Ghibli
« La nuit du 21 septembre 1945, je suis mort... » C’est cette phrase qui marque le début de la narration du Tombeau des Lucioles. Une narration en oméga, à laquelle ne nous a pas habitués le studio Ghibli. On connaît cependant le caractère plus libre du réalisateur Isao Takahata qui nous sert avec ce Hotaru no Haka un film d’animation particulièrement dur. Sorti en 1988, avec Mon Voisin Totoro (mélange des genres…), il propose de suivre un garçon et sa jeune sœur dans les derniers mois de la Seconde Guerre Mondiale. Seita et Setsuko, orphelins depuis le bombardement de Kobe, se retrouvent rapidement sans toit et livrés à eux-mêmes. Obligés de voler de la nourriture et de vivre dans des conditions précaires, leur moral et leur santé se dégradent jusqu’à un destin inévitable...
L’un des points les plus marquants du Tombeau des Lucioles est son caractère terriblement réaliste, parfois étonnamment proche du documentaire. Akiyuki Nosaka, à qui l’on doit le roman de 1967 dont s’inspire le film d’animation, aurait d’ailleurs précisé que voir le Tombeau des Lucioles l’avait replongé dans son enfance (le quartier en flammes représenté au début de l’animé étant une réplique de celui où l’auteur a connu ces souffrances). Il n’y a pas besoin de s’épancher sur ce film ; il me semble être l’une des références de la japanimation mais aussi, et surtout, une formidable leçon de morale autour des méfaits de la guerre sur les populations civiles.
À noter une adaptation du Tombeau des Lucioles en film live (avec de vrais acteurs). Je n’ai pas encore vu cette version, mais je ne manquerai pas de vous en faire profiter si l’occasion se présente.