Zelda Wind Waker HD est-il justifié ?
Test du remake Wii U
À vrai dire, si quasiment tous les Zelda canoniques de la saga s'avèrent des jeux vidéo 🎮 d'une qualité haut de gamme, une petite poignée marque la fulgurance à laquelle seule l'élite vidéoludique peut prétendre. Pour moi, il s'agirait du quadriptyque des années 1990 : A Link to The Past, Link's Awakening, Ocarina of Time et Majora's Mask. En bonus, comme une relecture d'Ocarina mâtinée du Seigneur des Anneaux, Twilight Princess peut également être considéré comme une de ces références.
Nintendo semble pourtant plus fébrile depuis quelques années, exploitant la licence Zelda tant que possible comme le montrent :
- la réédition 3D en fanfare d'Ocarina of Time sur 3DS en 2012 ;
- les (nombreuses) ressorties des épisodes les plus anciens sur les consoles virtuelles ;
- le futur A Link Between Worlds, suite 3DS de l'épisode Super Nintendo ;
- et ce qui nous intéresse ici : le remake HD de Wind Waker.
Pour le coup je rejoins Jibé : le choix de l'épisode GameCube pour cette mise à niveau suscite bien des interrogations. Ressortez le jeu pour vous en convaincre : exceptées les considérations technico-techniques (format 4/3, définition standard et framerate), douze ans après sa sortie Zelda Wind Waker n'a pas pris une ride. Sa direction artistique aux petits oignons, qui avait tant fait hurler, bénéficie de la même faveur à l'œil que la plupart des jeux en cell-shading ou en 2D pure : ils ne vieillissent pas !
Celui qu'il aurait fallu ressortir des cartons et dépoussiérer, c'est Majora's Mask : le premier Eiji Aonuma, le génie un peu à part, plus difficile à appréhender, plus sombre et tellement identitaire dans la saga Zelda. Imaginez-lui une revisite HD sur Wii U, modernisant l'approche graphique sans trahir ses choix artistiques, comme une leçon aux plus jeunes qui ne l'ont pas connu à l'époque.
Car même à froid, je campe sur mes premières impressions concernant Wind Waker HD : il reste dans le fond un excellent opus trop injustement critiqué à mon goût et qui, malgré des efforts parfois timorés (l'accélération de la deuxième moitié du jeu) et certains autres choix trop appuyés (cet effet de flou dommageable sur les horizons ou l'atténuation ponctuelle du cell-shading sous certains éclairages), peine à s'imposer fermement sans faire oublier qu'il cause directement le retard dans l'annonce du véritable nouveau Zelda HD tant attendu par une Wii U apathique.
Les gamers de la vieille école vont devoir ronger leur frein ; les autres qui n'avez pas connu Wind Waker, profitez-en pour patienter avec lui, tant vous y passerez sans doute un excellent moment. Car plus encore que le propos d'Ocarina of Time, sa plastique et ses qualités ludiques défient encore et toujours les affres du temps.