mario-kart-8

Mario Kart 8, le sauveur de la Wii U

Test

⏱ 5 minutes

On ne peut pas reprocher à Nintendo de tirer sur la corde Mario Kart. Certes, il s'agit à l'origine d'une sous-série de l'univers Mario initiée il y a déjà vingt-deux ans. Depuis, le calendrier de sortie n'a rien eu d'abusif puisqu'il s'agit là seulement de sa huitième itération console. Ainsi, l'épisode Wii remonte à avril 2008, alors que Mario Kart 7 va déjà bientôt fêter ses trois ans sur 3DS.

La situation économique inquiétante de la Wii U n'est plus qu'un secret de polichinelle depuis longtemps. Si la machine possède un potentiel important, Nintendo lui fait subir un traitement habituel avec ses machines de salon. Ce n'est pas faute de publier de petites merveilles ludiques, à l'image de Super Mario 3D World il y a quelques mois, mais plutôt la fréquence de sortie qui la met en difficulté face aux PS4 et Xbox One. Mario Kart 8 vient donc, quelques mois avant Smash. Bros et environ une année avant Zelda, rejoindre les rangs d'une artillerie lourde destinée à séduire un public très large. J'étais ressorti relativement conquis de mon essai l'année dernière au moment de l'E3 et, malgré la lenteur du 50cc imposé, le titre m'avait fait frétiller les papilles sans aucune difficulté.

Sans (chercher à) révolutionner le genre, Mario Kart 8 impose brillamment la maîtrise ludique des équipes de EAD, y ajoutant la corde technique d'une sublime full HD à 60 images par seconde. À l'heure où les supposées monstres de puissance d'en face peinent à atteindre le 1080p et à dépasser les 30fps (les récents et tambourinants supposés titres next-gen en tête de file), le pied de nez de Nintendo me fait largement sourire. On se surprend encore et toujours à scruter les décors fouillés, aux explosions de couleurs et aux détails virevoltants, parfois même au détriment de la recherche de raccourcis. Et cela laisse rêveur pour les futures grosses productions notamment de chez Nintendo.

Côté gameplay, la structure fondamentale inchangée assoit toujours sa capacité étonnante à générer du fun et scotcher le joueur seul ou à plusieurs. L'ajout de la gravité, symbolisée par le ruban de Möbius, ainsi que quelques ajustements de calibration (dans la customisation des karts et les items) imposent sans mal la surcouche attendue de cette nouvelle itération, masquant pour un temps le cruel manque de contenu, en solo comme en multijoueurs, une fois les coupes achevées. On regrettera également, une nouvelle fois, l'utilité discutable du Gamepad qui semble décidément devoir attendre son Zelda pour prétendre exister autrement que comme un gadget.

Sous couvert d'un jeu abordable pour tous, on découvre encore une fois une petite pépite de précision pour les gamers, qui se dévoile notamment à compter du 150cc. À ce niveau, la gestion des pièces pour la vitesse de pointe prend tout son sens et les séries, qui alternent avec talent nouveaux tracés et anciens circuits remasterisés, deviennent plus difficiles à maîtriser. Dont acte. Bon point également pour l'équilibrage parfait entre les protagonistes, malgré un casting aux choix étonnant : la clique des clones de Bowser surprend et inspire certainement des DLC à venir.

Mario Kart 8 débarque aujourd'hui sur Wii U, alors que la PS4 et sa consœur américaine accueillent Watch Dogs cette même semaine. Deux registres radicalement opposés, certes, mais qui offrent de nous amuser sur la durée de vie des supposés triples-A, balayés voire dégradés en quelques mois (voire semaines) à peine. MK8 devrait faire, comme son prédécesseur, les choux gras de la Wii U pendant plusieurs années ; tout au moins c'est ce que l'on peut espérer de mieux pour Nintendo.

Contenu additionnel (DLC) Zelda et Animal Crossing

Note de novembre 2014 -- Si l'on peut s'inquiéter de voir définitivement s'installer les DLC même chez Nintendo, le contenu fourni a de quoi séduire les amateurs de la marque Kyotoïte. La livraison se fait en 3 temps :

  • un pack Mercedes-Benz il y a quelques semaines (gratuit)
  • un pack Zelda avec 3 personnages dont Link, 8 circuits et 4 véhicules ce mois-ci (8€ seul / 12€ pour les deux packs)
  • un pack Animal Crossing avec le même volume en mai 2015 (même prix)

Pour l'heure, c'est évidemment du côté des licences Zelda et F-Zero que tout se cristallise. Les clins d'œil sont franchement réussis, en particulier les tracés bourrés de bon sens et de cadeaux aux fans (ces rubis, ces bruitages !). La course F-Zero sonne d'ailleurs comme au plus proche de ce que les amateurs de l'exceptionnel épisode GX sur GameCube pouvaient rêver. Et naturellement, celle de Zelda fait toujours plus saliver sur l'épisode Wii U à venir en 2015.

Mais le pack réserve également d'autres surprises, avec notamment le remaster toujours aussi réussi d'autres courses des anciens opus, mais aussi et surtout deux nouveaux circuits supplémentaires : Excitebike simple mais diablement efficace, très technique et étonnamment fun, ainsi qu'une course dragon qui sort un peu de nulle part mais s'inscrit sans difficulté dans le haut du panier. On aurait peut-être aimé un peu plus de personnages, mais la qualité globale livrée est si haute qu'il s'avère difficile de faire la fine bouche.

Ça a beau être énervant de repasser à la caisse ; reste que ces DLC relancent avec talent l'excellente machine Mario Kart 8 !

Mis à jour le 16 septembre 2015