Hanno Ozawa hanko
La boutique et atelier de tampon personnalisé à Fuji
La boutique Hanno Ozawa est située dans la ville de Fuji, au pied de la montagne sacrée Fuji-san, dans la préfecture Shizuoka. On y trouve de nombreux hanko, les tampons japonais servant à la signature de tous les documents officiels. L'intérêt de cette visite est d'assister à la fabrication de son propre sceau inkan et de pouvoir choisir, avec l'aide d'un artisan professionnel, la traduction de son nom en kanji.
Au Japon, l'usage du papier est encore très présent et notamment dans l'administration, où chaque démarche nécessite de signer beaucoup de documents. Et dans ce domaine officiel, ce n'est pas la signature manuscrite qui fait foi comme en France ou de nombreux autres pays : les Japonais ont l'obligation de signer en déposant leur sceau officiel nommé inkan (印鑑). Pour cela, ils transportent dans leur sac un étui qui comprend un petit tampon baptisé hanko (判子) et son encreur. Ce dernier est personnalisé au nom de son propriétaire uniquement en kanji, les idéogrammes japonais traditionnels.
Indispensable pour tout adulte vivant au Japon, le tampon hanko devient également nécessaire lorsque l'on est étranger et que l'on s'installe dans l'archipel pour quelques mois ou plus.
Tampons hanko : une institution japonaise dans la vie courante
À l'usage, il existe deux grands types de tampons japonais :
- Le tampon mitome-in (認め印) pour le quotidien, rapide et peu cher à se procurer. On trouve ces hanko ordinaires, avec les noms de famille les plus communs au Japon, sur les présentoirs tournants des commerces qui les fabriquent. Les Japonais n’ont alors qu’à choisir celui qui leur correspond. Il est également possible d'en faire créer un en dix minutes suivant un modèle prédéfini et via une machine pour une gravure automatisée. Ce type de tampon est utilisé pour les actes les plus simples : lors de la réception d’un courrier en recommandé ou d’un colis, ou bien pour prouver la lecture d’un document par exemple ;
- Le tampon jitsu-in (実印), authentique et unique pour les démarches officielles. Celui-ci doit être enregistré en mairie, avec un document qui atteste du modèle du sceau et de l'identité de la personne représentée. Ce n’est qu’avec ce document de certification que l’on peut créer et ensuite utiliser ce tampon officiel pour les documents les plus importants comme signer un contrat immobilier ou encore un contrat de travail. Parfois, pour ouvrir un compte bancaire et faire des transactions financières, on aura besoin d'un tampon dit ginko-in (銀行印), enregistré par la banque.
Dans les faits, certaines banques ou agences immobilières sont plus ou moins regardantes à ce sujet. Il est parfois autorisé d’utiliser la signature manuscrite pour les étrangers ou d'avoir uniquement un tampon commun plutôt qu’un authentifié en mairie.
Quoi qu’il en soit, ces deux types de hanko peuvent s’obtenir dans le même magasin baptisé hankoya (はんこや). Généralement, lorsqu’un étranger vient créer son tampon pour y graver son nom, celui-ci est écrit en katakana, l'un des deux syllabaires japonais dédié aux mots étrangers. À la boutique Hanno Ozawa dans la ville de Fuji, il est possible d'obtenir son tampon en kanji.
Une boutique-atelier au pied du Mont Fuji
Située à l’angle d’une rue à l'écart du centre-ville, l'enseigne Hanno Ozawa se divise en deux parties. Au rez-de-chaussée, on retrouve le magasin où de nombreux hanko sont exposés, certains fabriqués dans des belles matières naturelles comme le bois ou la pierre. Les accessoires associés comme les étuis de rangement et les petits encreurs sont également disponibles à la vente.
À l’étage, l’atelier du gérant-propriétaire et l’espace de création de tampons se dévoilent. Il s'agit d'une grande pièce chaleureuse qui donne sur le Mont Fuji 🗻 et au milieu de laquelle une table est disposée pour accueillir les participants. La gentillesse et le savoir-faire du propriétaire rendent cet atelier de création de son propre hanko en pierre très intéressant.
Une superbe expérience dans le choix de son sceau japonais
Tout d’abord, il est important de choisir l’idéogramme japonais que l’on souhaite utiliser pour transcrire son nom en sceau. Il existe plus de 6.000 caractères disponibles, chacun possédant un, deux, trois sons ou plus. Il faut alors trouver les sons les plus proches de son nom, ou de la première syllabe de celui-ci, afin que le kanji fasse bien référence à la personne.
Au delà de la phonétique, on va également chercher à choisir un kanji dont le sens ou l'idée principale soit en adéquation avec sa propre personnalité. Heureusement, l'artisan de chez Hanno Ozawa aide volontiers les participants à trouver le ou les kanji pertinents.
Ensuite, il faut choisir le design du kanji. En effet, au fil des siècles, les idéogrammes ont pris diverses formes, plus ou moins arrondies par exemple. Là encore, le fabricant n’hésite pas à donner quelques conseils pour se décider.
La réalisation du tampon soi-même intervient en troisième lieu. On trace tout d’abord le kanji désigné à la main sur une feuille, puis l’on s’entraine sur un premier hanko d’essai à graver doucement celui-ci. L'artisan montre à chacun les bons gestes afin de tracer correctement l'idéogramme. Une fois cette étape validée, on s'attaque à graver le tampon final avec lequel on va repartir. L’atelier requiert un peu de temps et se déroule dans une atmosphère studieuse et chaleureuse, au doux bruit du petit outil de taille qui grave la pierre.
L’exercice est à la portée de tous (sauf peut-être des enfants), même ceux ne sachant pas dessiner. En plus de ce travail manuel très plaisant, on éprouve une grande satisfaction à avoir gravé soi-même son sceau inkan. Peu d’endroits proposent ces ateliers authentiques, avec en plus l'accompagnement d'un professionnel expert en idéogrammes. L’expérience est à conseiller fortement à tous les amateurs d'écriture japonaise.