Fujisan Hongu Sengen Taisha
Le sanctuaire de la déesse du Mont Fuji
Fujisan Hongu Sengen Taisha est un sanctuaire shinto érigé au pied du versant sud-ouest du Mont Fuji, situé dans la ville de Fujinomiya dans la préfecture de Shizuoka. Ses origines sont étroitement liées à l'activité volcanique de la montagne sacrée dont l'eau, issue de la fonte des neiges, ruisselle encore aujourd'hui jusqu'à son enceinte. Son bâtiment principal à l'architecture préservée est classé Bien culturel important du Japon.
Le sanctuaire Fujisan Hongu Sengen Taisha a été édifié afin de protéger les habitants des nombreuses éruptions du Mont Fuji 🗻. À priori, sa construction remonte à une trentaine d'années avant J.C, à l’époque du 11ème empereur japonais légendaire baptisé Suinin. Afin de calmer la colère de la montagne, ce dernier érigea un pavillon consacré à Asama no Okami, le premier kami (dieu) du Mont Fuji. Aujourd'hui, le site shinto est dédié à la déesse du Fuji-san, connue sous le nom de la princesse Konohana no Sakuya.
Fujisan Hongu Sengen Taisha compte ainsi parmi les lieux de culte les plus importants du Japon et se retrouve à la tête des quelques 1.300 sanctuaires secondaires Asama et Sengen présents dans l'archipel. Les sanctuaires installés au-dessus de la 8ème station du Mont Fuji lui sont également liés. L'enceinte sacrée constitue par ailleurs un ancien point de départ pour les randonneurs pèlerins qui partaient à l'ascension du Fuji-san.
Une architecture particulière en l'honneur du Mont Fuji
On recommande de débuter la visite du sanctuaire par son entrée principale marquée par un gigantesque portique torii ⛩️ d'un rouge éclatant. Le Mont Fuji qui se dresse juste à coté, en ligne d'horizon, impose le respect. On remonte ensuite l'allée pavée jusqu’à la porte principale et son authentique toit recouvert d'écorces de cèdre. En fin de journée, avec les derniers rayons de soleil, la couleur rouge des bâtiments prend une teinte encore plus profonde.
Entourés d’arbres, on passe également devant une statue de Minamoto no Yoritomo (1147 - 1199), fondateur du shogunat de Kamakura (1185 - 1333) et représenté ici à cheval en train de chasser à l’arc. Puis l'on pénètre enfin dans le cœur de l'enceinte sacrée, où une agréable esplanade permet aux fidèles de pratiquer les rituels associés à un sanctuaire, comme les omikuji (papiers prédisant la bonne fortune) et les ema (plaquettes votives).
Classé Bien culturel important, le bâtiment principal se compose de deux pavillons :
- le sanctuaire intérieur de style architectural Sengen, reconnaissable à sa construction sur 2 étages et dont la hauteur sur les autres bâtiments évoque celle du Mont Fuji ;
- et le sanctuaire extérieur dont le toit en écorces de cèdre est d'architecture traditionnelle de type irimoya-zukuri.
Ces derniers ainsi que la porte principale datent du début du XVIIe siècle, édifiés sous les ordres de Tokugawa Ieyasu (1543 - 1616) afin de célébrer sa victoire à l'issue de la bataille de Sekigahara en 1600, affrontement historique qui scella son destin de futur shogun et d'unificateur du Japon.
L’eau sacrée qui ruisselle depuis le sommet du volcan
Comme un peu partout dans la ville de Fujinomiya, l’eau qui coule aux abords du Fujisan Hongu Sengen Taisha et forme l’étang Wakutama-ike, qui jouxte les pavillons à la sortie est, provient directement du Fuji-san et de la fonte des neiges à son sommet.
Il s’agit d’un lieu de purification naturel et sacré, où les pèlerins à l'époque venaient s'y baigner entièrement avant d’entreprendre l’ascension du Mont Fuji. À l'image des chutes de Shiraito, situées quelques kilomètres plus haut, l’eau froide qui jaillit de ces sources représente un bon entraînement pour les futurs grimpeurs afin qu'ils puissent par la suite endurer les basses températures au sommet du volcan 🌋.
Aujourd’hui encore, les locaux viennent puiser cette eau de source, tout à fait claire, pour leur usage personnel.
Un calendrier des festivités rempli toute l'année
Grand sanctuaire régional, Fujisan Hongu Sengen Taisha organise toute l'année de nombreux festivals au rythme des saisons et des traditions shinto. On retient :
- la fête de Setsubun qui se déroule le 3 février (voire le 4) et qui permet de chasser le mal et les démons ;
- les courses de tir à l'arc à cheval yabusame qui ont lieu du 4 au 6 mai ;
- les cérémonies d’ouverture (le 7 juillet) et de clôture (le 7 septembre) pour l’ascension du Mont Fuji accessible au grand public en saison estivale ;
- le festival d’automne 🍁 qui dure du 3 au 5 novembre.
Si possible, on conseille de visiter le site lors de ces moments de célébration et de communion avec la population locale, une belle opportunité pour découvrir davantage la culture japonaise et le shintoïsme.