Nakazaki-cho
Le quartier hipster d'Osaka
Nakazaki-cho est un quartier situé à en bordure de la gare d'Umeda au nord d'Osaka. Ces quelques rues branchées regorgent de petits cafés à l'ambiance charmante, d'épiceries bio, de boutiques de mode vintage ainsi que des galeries de jeunes créateurs. Peu fréquenté par les touristes, ce quartier à taille humaine gagne encore à être découvert.
Depuis la gare d'Osaka, on accède directement à Nakazaki-cho en marchant le long de la ligne JR Loop Line pendant une vingtaine de minutes, en direction du nord-est. Petit à petit, les gratte-ciels d'Umeda disparaissent et laissent place à un paysage de ville basse plus tranquille. Préservé des bombardements lors de la seconde Guerre mondiale, le quartier a gardé les stigmates du début de XXe siècle avec ses vieilles bâtisses en bois, ses maisons de thé traditionnelles et ses petites ruelles au charme si particulier.
C'est au début des années 2000 que l’artiste et danseur contemporain Jun Amanto, originaire d’Osaka, donne une seconde vie à ce dédale de ruelles oublié de l'urbanisation et dans lequel il retrouve le Japon d'antan. Il rénove alors une première ancienne bâtisse en café, puis décide d'étendre son projet aux maisons traditionnelles voisines avec l'aide d'autres artistes. Nakazaki-cho gagne ainsi en attractivité jusqu’à devenir un véritable repaire du milieu hipster et artistique local.
Une pépinière de boutiques alternatives et de cafés bohèmes
Plusieurs enseignes font la renommée du quartier comme La Granda Familio, une épicerie qui propose des produits bio faits maison dont de délicieux granolas, à déguster en bol sur place. Nakazaki-cho est également une mine d'or à petits cafés-restaurants dont les plus connus sont : 89Cafe, Amanto, Green West, et Taiyou no tou qui propose notamment deux plats du jour (l'un japonais, l'autre plus européen comme de délicieuses pâtes ou pizza). L’ambiance s'y montre chaleureuse et détendue, dans un décor un peu kitch "comme à la maison".
Les amateurs d'animaux kawaii s’accordent une pause chez Hukulou, un bar à chats mais également à hiboux 🦉 et à d’autres petites bêtes "instagrammables" comme les hérissons et les furets. Une séance photo est d'ailleurs organisée une fois par jour à 15h avec deux des stars du café. Ainsi, c'est au tour d'un chat 🐈 et d'une petite chouette de prendre la pose ; difficile de dire si les deux modèles apprécient le moment autant que les client(e)s qui se montrent tou(te)s attendri(e)s devant ce spectacle.
Les ateliers de créateurs fleurissent le long des rues et on découvre ainsi Select shop Tenten, l'une des boutiques les plus mignonnes et insolites du quartier. À l'intérieur, on plonge dans univers tout en rose, kawaii et un brin déjanté ! Entre peluches Bisounours et vieux Popples transformés en sacs (pour la note nostalgique), barrettes et autres objets fantaisie d'inspiration lolita (mode apparue dans les années 1980 au Japon) et enfin manga vintages, on ne sait plus où donner la tête. Les deux vendeurs de la boutique sont d'ailleurs très fiers d'exposer ces créations réalisées par des jeunes artistes, et aiment montrer à leurs clients les différents articles de presse publiés sur la boutique. Ce jour-là, le propriétaire organise d'ailleurs un pop-up store avec des bijoux de créateurs sur le thème des animaux de la nuit, dans une autre enseigne du quartier qui ne désemplit pas de jeunes Japonais au look très "Harajuku".
Un peu plus loin, on verse dans la mode alternative avec Sunny day Tailor, un tailleur qui confectionne des chemises, blouses et vestes pour hommes et femmes sur-mesure, avec des tissus de qualité. D'autres friperies et boutiques incontournables aux univers originaux comme Funky and soul, Clarisse, Lolotte Candle et Green Pepe assurent à leurs clients une virée shopping décalée.
Une vitrine créative mais pas désintéressée
Connu également pour son fameux mur en tôle multicolore, où il n’est pas rare de croiser des jeunes marques venues faire des shootings de leurs dernières créations, le quartier abrite plusieurs salles d'expositions qui permettent de découvrir des collections temporaires modernes ; œuvres que l’on peut d’ailleurs acheter si coup de cœur il y a.
On reconnaît à Nakazaki-cho un charme désuet d'un Japon d'époque. Mais derrière cette façade surannée, les ruelles bouillonnent de l'esprit créatif et entrepreunarial des artistes qui y ont élu domicile ces dernières années. Loin d'être juste philanthrope, cette nouvelle génération marie à merveille son art avec le capitalisme de la société japonaise. Sous une forme plus responsable, elle propose une consommation dite alternative et orientée à l'international. Cette démarche s'illustre dès les devantures de magasins qui se montrent originales et extrêmement bien décorées. La communauté est par ailleurs active sur Internet 📶, et la majorité des enseignes, si petites soient-elles au mètre carré, communiquent régulièrement via leur site ou un réseau social.