hayao-miyazaki-studio-ghibli-monogatari

Comment est né mon intérêt pour le Japon

⏱ 4 minutes

Aussi loin que je me souvienne, mon intérêt pour le Japon prend ses racines d'abord dans les cultures du jeu vidéo 🎮 et du manga. Mon premier jeu électronique, un Game & Watch, remonte à 1990 (mais j'ai déjà raconté cette histoire), peu avant la découverte de la NES et, deux ans plus tard, de la Super Nintendo. À cette période, je lisais assidûment des magazines comme Player One ou Consoles+, dans lesquels on mêlait souvent le jeu vidéo à la culture cinéma et, surtout, au manga et à l'animation japonaise qui balbutiaient en France.

Sans surprise pour beaucoup d'entre nous, la vraie poussée s'est faite avec le Club Dorothée. Mais le point d'entrée le plus marquant pour moi s'ouvrira sans doute avec le manga Dragon Ball début 1993. C'est véritablement avec lui que j'ai commencé à tisser des liens entre l'esthétique et les codes narratifs de la culture manga et celle de beaucoup de jeux vidéo, à cette époque où l'empire japonais régnait sans partage sur le marché. Je tiens à préciser que cet attrait n'était absolument pas incompatible avec d'autres visions internationales ou locales de la BD et du cinéma ; je ne me suis pas élevé exclusivement avec des sources nipponnes.

Pourtant, il y avait chez moi un intérêt si fort pour cette culture exotique que je dévorais tous les (encore relativement rares) manga alors traduits, découvrant de nouveaux auteurs et partant, des habillages et des points de vue supplémentaires. Avec la fin de vie de la Super Nintendo et la sortie de la PlayStation, je goûtais dans le même temps aux joies de l'import, déchiffrant à peine quelques kana donc laissant de côté des scénarios entiers, juste pour le plaisir d'explorer des titres qui seraient traduits des mois voire des années plus tard, ou même jamais localisés. Il y a eu chez moi plusieurs révélations culturelles en tout genre ces années-là, par exemple les films du Studio Ghibli.

C'est pendant cette seconde moitié des années '90 que j'ai réellement cherché à creuser derrière cette culture populaire, au-delà du Japon "cool" distribué au monde, pour découvrir la teneur de la société japonaise et de son héritage. Baccalauréat en poche, j'ai entamé des études de langue japonaise pour me rapprocher de cette culture au sens large, et surtout m'offrir de nouvelles clés de compréhension de sa population (je fais partie de ceux qui pensent que la linguistique explique beaucoup de comportements sociétaux). C'est à peu près à cette période que Kanpai a vu le jour.

Au bout de deux ans, j'ai effectué mon premier voyage au Japon pour enfin transformer cet intérêt décennal en vie de l'intérieur. Sans devenir une révélation, j'ai réalisé de manière surprenante que je n'avais pas fantasmé le pays : le Japon correspondait assez précisément à l'idée que je m'en étais fait, une foule de petits détails ravissants en bonus. Depuis, comme vous le savez, j'y suis retourné plusieurs fois, plongeant à chaque séjour un peu plus dans ses terres et sa culture. Aujourd'hui, je n'ai plus beaucoup de temps pour le jeu vidéo ou les manga, mais une partie de mon activité professionnelle est directement liée au Japon.

On a tous une relation différente au Japon, une histoire unique qui nous a conduit à un intérêt plus ou moins fort pour ce pays et sa culture. Je voulais raconter cette histoire également pour contrer certains dépréciateurs élitistes qui considèrent qu'approcher le Japon par sa culture populaire serait moins noble. Chaque porte d'entrée doit, à mon sens, être mise sur un pied d'égalité.

Et vous, comment est né votre amour pour le Japon ? Racontez-nous et partagez votre parcours dans les commentaires ci-dessous.

Mis à jour le 27 octobre 2015