3D Dot Game Heroes (test)
D’habitude, lorsque je vois un logo From Software, je fuis. Le développeur a beau avoir été réhabilité parmi les gens fréquentables du monde vidéoludique grâce au semble-t-il très bon Demon’s Souls (qui dort depuis quelques mois dans mon backlog, mais promis, j’y consacrerai du temps un jour), c’est tout de même toujours avec une certaine appréhension que j’insère une de leurs galettes dans ma console.
Et ce 3D Dot Game Heroes ne déroge pas à la règle. D’ailleurs, avec son style graphique simpliste, son gameplay minimaliste et sa durée de vie relativement courte pour le genre, j’étais déjà surpris d’avoir à utiliser un blu-ray, le jeu respirant bon le produit destiné au PSN. Sans discrimination aucune, le moment de l’achat de 3D Dot Game Heroes, avec sa jaquette fleurant bon une époque désormais révolue, j’avais le sentiment d’acheter, en 2010, un jeu de 1990. Et c’est d’ailleurs le sentiment qui va prédominer tout au long des heures.
En bon hommage à l’époque des A-RPG pixellisés, attendez-vous donc à tous les clichés possibles et imaginables, une quête au fort goût de déjà connu et un bon paquet de rires dans la lecture des dialogues volontairement “old schoolisés” avec un engrish que l’on n’avait presque plus vu depuis des lustres. Sans parler de répliques cultes posées de manière fort intelligente et des écrans de loading hommages aux grandes séries d’antan. Toutefois, en copiant quasiment sans honte le gameplay d’un Zelda 2D, l’équipe en charge du jeu s’est imposé un défi de taille. Car malgré leur apparente simplicité, les anciens Zelda avait quelque chose qui tenait du génie dans le game design que, soyons franc, 3D Dot Game Heroes n’a pas. A trop vouloir rendre hommage, ils sont parfois tombés dans la copie presque gênante, avec des environnements ou donjons familiers, mais pas autant intéressants qu’à l’origine.
L’autre élément qui “gâche” le tout, c’est la gestion de l’épée. C’est une remarque totalement personnelle et assumée, mais je n’ai pas aimé cette quête à avoir la plus grosse. Très tôt dans le jeu, on peut quasiment se retrouver invincible avec une épée capable de prendre une surface considérable à l’écran. Certes, cela ne dure que tant que le héros aura le plein d’énergie, mais il faut bien reconnaître que cela manque quelque peu de finesse. D’un autre côté, compte tenu de la lourdeur et du manque de précision dans le contrôle du héros, c’est peut-être un mal pour un bien.
Heureusement, la réalisation reste tout simplement craquante, avec son côté old school et ses couleurs chatoyantes. On est clairement très loin des autres démonstrations techniques de cette génération, mais j’apprécie beaucoup cette volonté de prendre la technologie existante et l’utiliser pour faire quelque chose de peut-être simple, mais cohérent et différent. Il est juste dommage que malgré sa simplicité, le moteur graphique ait tendance à ralentir lorsqu’il y a trop de monde à l’écran. La bande son mêlant cheap tune et instrumentalisation plus moderne est également de bonne facture, même si aucun thème ne restera très longtemps en tête.
N’est pas Nintendo qui veut... C’est juste ce que j’ai envie de dire après quelques heures sur ce 3D Dot Game Heroes. Un jeu pas fondamentalement mauvais, bien au contraire, mais qui n’arrive malheureusement pas à aller ne serait-ce que taquiner l’excellence du tout premier Zelda. Oui, celui de 1986. Plutôt un jeu hommage, souvent maladroit, qui aura le mérite d’amuser un peu le vieux con qui sommeil en chaque joueur ayant connu cette époque, tout en l’agaçant parfois de ne pas être aussi bien servi qu’en ces temps reculés.