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Boku ha Imôto ni Koi o Suru (film)

My Sister, My Love

⏱ 3 minutes

Il y a bientôt 3 ans, je critiquais l’OAV Boku wa Imouto ni Koi wo Suru. À l’époque, je ne pensais pas que le marketing à la japonaise irait jusqu’à pondre une adaptation en film live. Traiter le sujet de l’inceste frère-sœur n’est, en effet, pas une chose facile avec de vrais acteurs et pour un film plutôt grand public. En l’occurrence, ce sont Jun Matsumoto (Yori Yuki) et Nana Eikura (Iku Yuki) qui ont été choisis pour incarner les deux incestueux. Mais si, comme on s’y attendait, ils portent le film sur leurs frêles épaules, celui-ci n’en est pas moins raté.

Cette adaptation en film de BokuImo est d’une lenteur désespérante. Certaines séquences sont d’une longueur si hallucinante qu’on n’a plus qu’une seule envie en tant que spectateur : se pendre pour en finir. Certes, les plans sont plutôt intelligents, artistiquement réussis dans l’ensemble, mais putain !... il ne se passe rien pendant 2 longues heures !! Certains passages font se regarder les deux protagonistes en chien de faïence, sans bouger, sans rien dire, pendant une ou deux bonnes minutes. Et la caméra épaule de bouger un peu pour varier le cadre et, surtout, ne pas s’endormir…

Ces séquences sont d’autant plus marquantes qu’en-dehors de leur présence naturelle, le jeu des acteurs est assez inexistant. Jun fait systématiquement la même tronche et ne sait toujours pas simuler de larmes… Quant à Eikura Nana, elle pourrait jouer avec un balai dans le derche que ça ne changerait rien à son interprétation. Ne parlons pas des personnages secondaires (Yûta Hiraoka, Ayaka Komatsu ou Yuko Asano), tous très effacés, en tout cas beaucoup plus que dans le manga.

Et si encore ce film servait à offrir un début d’analyse aux relations incestueuses frère-sœur… Là, on a plutôt l’impression qu’il a pour but d’assouvir un des nombreux fantasmes d’otakus japonais. Las ! Autant dans l’animé, les scènes de sexe étaient présentes, autant dans cette adaptation live, vous ne verrez même pas à un bout de peau… Ah, et côté relations sexuelles, on s’en limitera au smack (la scène de coucherie incestueuse n’est que suggérée puisque ça coupe avant et ça reprend au petit matin). Ça ne manquera pas de faire mouiller dans leur culotte toutes les groupies de Matsumoto Jun, mais on est encore une fois très loin du manga originel.

C’est finalement le parti-pris du film, probablement pour éviter une quelconque censure, que d’éluder le côté sexuel de la chose. L’attirance physique entre le frère et la sœur est totalement mis de côté pour se baser exclusivement sur les questions mentales de leur relation. À côté de l’OAV et surtout du manga de Kotomi Aoki, on perd beaucoup de l’intérêt et, malgré la faible présence de Komatsu Ayaka, comme il s’agit de la thématique majeure du film… N’y allons pas par quatre chemins : Boku ha Imôto ni Koi o Suru est long et chiant pour tout le monde.

Mis à jour le 15 septembre 2015