Le Château de Cagliostro (critique)
Lupin Sansei Cagliostro no Shiro (film Miyazaki Ghibli)
Lorsque le nom de MIYAZAKI Hayao est cité, beaucoup pensent immédiatement à Princesse Mononoke, Chihiro ou le plus récent Château 🏯 Ambulant. C’est oublier des trésors tels que Nausicaä, Laputa ou encore Porco Rosso. Mais c’est également faire l’impasse sur la période pré-Ghibli du monsieur, qui signa il y aura bientôt trente ans une adaptation de Lupin Sansei en guide de premier long-métrage. Cagliostro no Shiro (Lupin the Third – The Castle of Cagliostro) est donc le véritable film initial d’un homme qui, à partir de 1979, imposa son nom et sa patte au sein l’animation mondiale. Car un bon paquet de caractères d’animation de MIYAZAKI se retrouvent déjà dans cette aventure de Lupin.
Ce Cagliostro est, bien entendu, avant tout basé sur le travail de KATÔ « Monkey Punch » Kazuhiko dans les années ’60. Il s’était lui-même inspiré de, cocorico !, Maurice LEBLANC en imaginant son héros Wolf comme le petit-fils d’Arsène LUPIN (d’où le « III » accolé au prénom du plus jeune gentleman cambrioleur, encore un mystère résolu par Kanpai!). Lupin est donc toujours aidé de Jigen, Goemon et Fujiko pour échapper aux griffes de son gentil nemesis inspecteur ZENIGATA. Mais le protagoniste de MIYAZAKI est un peu moins dragueur, un peu moins roublard, un peu moins cynique. S’il est plutôt fleur au fusil voire défenseur de la veuve et l’orphelin, il n’en est toutefois pas plus mièvre ou creux. On aime ou on n’aime pas, face au quasi antihéros de Monkey Punch, mais il n’est pas possible de dire que Miyazaki n’a pas mis du sien dans son film (et je ne parle pas des objets volants).
Exit donc les nanas en bikini, les dragues salaces du protagoniste et les seins qui pointent sous la douche comme on a pu en voir dans d’autres aventures du Sansei. Le Lupin de MIYAZAKI a le courage, l’amour et, finalement, la passion qui animeront de Nausicaä jusqu’à Ashitaka. Le reste du travail suit cette caractéristique : réalisé en seulement sept mois, Cagliostro no Shiro démontre une excellente maîtrise du rythme et de la mise en scène. Les séquences d’action, en particulier, sont très impressionnantes de par le nombre d’éléments animés simultanément à l’écran et la cohérence de l’ensemble. À bord de leur Fiat 500 jaune, Lupin et ses acolytes (inspirateurs discrets de la bande de Cowboy Bebop) feront longtemps partie des grands classiques de la japanimation.