Chobits
Les amateurs de CLAMP ne devraient sans doute pas être déçus par Chobits. Synopsis, protagonistes, problématique originaux et intéressants ; et technique de qualité (le duo CLAMP / Madhouse fait toujours des merveilles). Penchons-nous alors sans attendre dans cette nouvelle aventure tout droit sortie de l'imagination prolifique des quatre célèbres mangaka.
Presque sans surprise, Chobits prend place dans un univers contemporain intégrant de nombreux éléments futuristes et magiques. Comparé aux dernières productions des quatre mangaka, Chobits se détourne de l'aspect collection et expérience étudiées dans Card Captor Sakura ou Angelic Layer. Pas de point de mire pour ce nouvel animé, excepté peut-être le voile à baisser concernant les origines de Chii ; ce que les protagonistes ne semblent pas pressés d'effectuer. Et c'est bien cela qui participera de l'ambiance caractéristique de ce Chobits : l'animé est empreint d'une certaine légèreté et d'une douce mélancolie. Cela se traduit par une homogénéité surprenante dans sa création : trait fin et très précis, tons pastels, accompagnement sonore doux, fragile et triste.
Pourtant, cette mélancolie ambiante impose par-là même son lot de petites contraintes. Ainsi, l'absence de "but" dans l'animé pourra lasser vers le milieu de la série. Les événements importants de fin d'animé auraient pu (voire dû) être distillés plus avant dans la série. De même, les deux ou trois épisodes de souvenirs fleurent bon le manque d'inspiration ou de temps dans la réalisation. D'autre part, l'animé semble se fourvoyer dans ses personnages. Pourtant en nombre idéal, travaillés de manière intéressante, il s'avère dommage que tout ou presque soit dévoilé et réglé durant les quatre ou cinq derniers épisodes. Certaines historiettes auraient aisément pu prendre place au cours du "creux" de la série.
Toutefois, tout n'est pas aussi noir dans Chobits, et les points négatifs servent moins à déprécier l'animé qu'à évoquer des regrets à son égard. Car la série se paye quelques coups de génie. Parmi lesquels le personnage et la voix de Sumomo, hilarante et rythmant furieusement la série ; le design et l'habillement (chers aux CLAMP) de Chii ; une poignée d'épisodes cultes, en particulier celui sur les pants ; les déformations, traits gras et fonds hallucinés lors d'énervements. Rien que pour cette courte énumération, cet animé vaut le coup d'être vu.
Chobits aurait mérité un nombre d'épisodes plus important, avec une répartition des événements plus régulière, et un point de mire mis plus en avant. Hormis ces quelques regrets, il reste un animé fort intéressant, doux et mélancolique, tout simplement dans la belle lignée des productions CLAMP.