Final Fantasy Tactics Advance
Un certain flou s'était constitué autour de Final Fantasy Tactics Advance à l'époque de sa sortie japonaise. Réédition de l'encore aujourd'hui voué au mythe Final Fantasy Tactics de la PSone, ou épisode inédit parallèle à la série ? L'interrogation est plus ou moins restée sans réponse claire l'espace de quelques mois, malgré les timides voix des amateurs les plus pointus qui s'élevèrent aux quatre coins du net vidéoludique. Ce n'est que renforcés par les previews américaines de cet été, prévoyant l'arrivée du titre pour septembre au Etats-Unis, que leur raison put éclater : FFTA n'est ni un port ni une réédition de FFT mais bel et bien un nouvel épisode plus adapté à la petite portable.
Techniquement, le titre n'a pas à rougir face à la concurrence. Les possibilités offertes par la GBA permettent un graphisme très détaillé et un character-design de qualité. Tout est clair et précis, peu de confusions sont possibles, même lors des combats les plus rapprochés. L'on pourrait simplement déplorer quelques faiblesses dans l'animation, voire certains ralentissements, lorsque l'écran est surchargé de sprites et que l'un d'eux effectue un mouvement. Rien de grave compte tenu de la beauté et de la clarté de l'ensemble : chaque arène de combat possède son style propre et ses tons principaux ; il est de plus très rare de confondre un personnage avec le décor, constat à applaudir compte tenu de la diversité des uns comme des autres. Réjouissons-nous également de la performance musicale d'excellente facture, très en adéquation avec les thèmes du jeu. De plus, plusieurs thèmes sont disponibles selon les combats, ce qui atténue la lassitude.
FFTA part donc avec de sérieux points forts. Toutefois, ce qui fait l'attrait principal du titre reste principalement son système de combat. Simplifié pour s'adapter aux capacités de la portable, il s'avère pourtant très captivant et remplit plus que correctement son rôle de charnière du jeu. Les possibilités offertes sont intéressantes, et compte tenu des nombreux éléments qui entrent en ligne de compte (équipement, magies, invocations, objets, cartes et peut-être surtout les lois et bien entendu les jobs), les combats se renouvellent intrinsèquement. Pourtant, la variété aurait pu être encore accrue dans les missions puisque, malgré leur quantité impressionnante (trois cents) et leur semblant de synopsis propre, ces derniers ne changent que trop rarement l'orientation et l'intérêt d'un combat.
L'on touche bien là, effectivement, au point faible du titre : son manque de scénario. En-dehors des combats, l'histoire ne progresse que par tranches de dix minutes toutes les quatre ou cinq heures. Et c'est d'autant plus rageant que la première heure lance un synopsis attrayant et que la fin du jeu s'avère de plus en plus palpitante. Le thème global abordé aurait donc mérité plus de travail et d'embellissement. L'on peut également reprocher à FFTA ses côtés peu commodes lors des changements d'armes, de jobs ou d'abilités, mais ceux-ci incombent à la taille de l'écran de la GBA et au nombre de boutons limité. Et pour ces derniers, l'on prend vite le pli. Moins grave, son impossibilité de se déplacer dans les villages et sa faible interactivité.
Il ne fallait bien évidemment pas attendre avec FFTA un RPG, mais bel et bien un RPG Tactique. Alors, si l'on pourra toujours déplorer la relative absence de scénario, il n'en reste pas moins que le jeu offre un immense intérêt et une durée de vie très importante, a fortiori au vu du support sur lequel il tourne. Il constitue en outre un excellent titre pour débuter dans le T-RPG.