Switch : la revanche hybride de Nintendo
À peine plus de quatre mois après son annonce, et moins de deux mois après la présentation jouable en bonne et due forme, la dernière née de chez Nintendo (feue la NX) est déjà disponible sur les linéaires ! Après l'échec cuisant de la Wii U et le décès prématuré de son attachant président Satoru Iwata, la firme Kyotoïte devait repartir du bon pied. Elle livre alors, quatre ans après sa plus grande déculottée (Virtual Boy mis à part), ce qui s'apparente bien comme une Wii U optimisée... ou tout au moins ce qu'elle aurait sans doute dû être depuis le départ. Dont acte ?
Au cas où le pitch vous aurait échappé, la Nintendo Switch n'est ni la dernière console de salon du constructeur, ni son pendant portable, mais bel et bien une machine hybride qui permet de "switcher" quasi instantanément entre les deux modes de jeu.
Sédentaire ou nomade
La console en tant que telle consiste en une tablette plutôt esthétique et au toucher agréable, soit :
- à laquelle peuvent se greffer deux mini-Wiimotes indépendantes (les Joy-con) ;
- enfichable dans un dock qui la relie directement via HDMI pour afficher le jeu sur télé.
À l'usage et plus on y joue, il apparaît que la Switch se comporte peut-être plutôt comme une excellente portable que comme une console de salon presque poussive, si l'on accepte la courte durée de vie de sa batterie (3h environ).
Avec sa belle petite dalle colorée de 6,2" en 720p, la définition très agréable de la tablette supplante aisément une résolution pourtant supérieure (jusqu'à 1080p) sur grand écran, mais qui souffre déjà de toussotements à l'animation, ou encore de problèmes chroniques de connectivité / synchronisation de manettes.
En version portable, pourtant, on est loin de l'omnipotence ergonomique d'antan où chaque nouvelle manette estampillée Nintendo fixait un standard. Depuis la Wii, on parle plutôt d'expériences et il serait d'ailleurs bien malvenu de les critiquer pour cela. Reste une taille mini plutôt adaptée aux mains des Japonais, une prise en mains pas forcément intuitive pour accéder à certains boutons et peut-être surtout la disparition inexplicable de la sacro-sainte croix directionnelle, pourtant fer de lance et brevet de la marque depuis la NES.
Tarif et line-up
L'autre point d'accroche, c'est le positionnement tarifaire de la Switch, à la fois onéreux et bon marché. S'il faut compter au minimum 300€ pour la console (tablette, dock, manette) et entre 50 et 70€ par jeu, c'est surtout le prix indécent des accessoires qui surprend : comptez ainsi 70€ pour la manette Pro et jusqu'à 80€ la paire de Joy-con supplémentaires !
Le catalogue de sortie au lancement s'avère relativement restreint, entre l'ouragan Zelda Breath of the Wild et 1-2 Switch, une sorte de Wii Sports / Nintendo Land destiné à présenter les nouvelles fonction de gameplay de la Switch... à ceci près qu'il n'est (de manière surprenante et extrêmement peu sensée) pas fourni avec la machine. À 50€ la petite collection de mini-jeux parfois douteux qui occuperont deux à trois soirées tout au plus, l'addition peut sembler salée. Idem pour Mario Kart 8 Deluxe, vendu au prix fort (bien que plein de DLC) quatre ans après sa sortie.
On attendra donc :
- Arms autour de mai, en espérant qu'il en ait sous le capot ;
- Super Mario Odyssey, évidemment, puisqu'il devrait signer le retour tant attendu du plombier dans une aventure ambitieuse à la 64 ou Galaxy ;
- ainsi que Xenoblade Chronicles 2 qui semble revenir aux fondamentaux du RPG japonais par Monolith, après un crochet par le MMO avec X.
À noter que les jeux étant désormais sur cartouche, plus aucune rétrocompatibilité n'est possible ni vers les Wii, ni les 3DS.