Kotonoha no Niwa
Garden of Words de Makoto Shinkai
Makoto Shinkai est un artiste que nous suivons depuis ses débuts, car il offre une approche tout à fait singulière et très personnelle de l'animation japonaise. Autodidacte, il a longtemps travaillé seul sur ses productions maison et, même si son récent chef-d'œuvre Voyage vers Agartha a bénéficié d'un budget plus important, on lui sent toujours ce véritable amour du travail bien fait.
Kotonoha no Niwa revient en quelque sorte à ses premières amours, d'abord par son format de moyen-métrage, mais aussi par son esthétique générale et une thématique mélancolique très proches de Byôsoku 5cm. On retrouve ainsi les thèmes chers à Shinkai : un cadre Tokyoïte évidemment très urbain, contrebalancé par ce gigantesque poumon naturel qu'est le Shinjuku gyôen, explorant un fil rouge naturellement romantique.
Il est très intéressant de voir le réalisateur progresser techniquement, livrant ici de nombreux plans magnifiques s'organisant autour de tsuyu ☔️ (la saison des pluies), des couleurs superbes et un mouvement délicat extrêmement bien agencé. Il y a, comme toujours, une attention soignée portée aux détails qui fait que Kotonoha no Niwa livre incontestablement une belle ouvrage d'animation, extrêmement pudique.
Le jardin des poèmes, comme il peut être traduit en français, permet également de s'attarder sur le concept du tanka, une forme de poésie japonaise sans rime de 31 syllabes, ancêtre du haiku. Il constitue en définitive une bonne introduction au travail de Makoto Shinkai, idéale pour découvrir son style.
-- À découvrir ici : des comparaisons saisissantes entre la Tokyo animée de Makoto Shinkai et des prises de vue réelles