Peace Maker Kurogane
Et c’est reparti pour un tour de shinsengumi… La japanimation ne se lasse définitivement pas des animés de samouraïs, et cette fois c’est la deuxième partie du manga Peace Maker, de KURONO Nanae, qui se voit portée sur le petit écran. Réalisé par le studio Gonzo, l’on est en droit d’attendre de l’animé une certaine qualité, au moins sur le plan technique. D’entrée, le générique ne nous met pas particulièrement dans l’ambiance. Il se présente comme un résumé fidèle de tout ce que les japonais savent faire de plus mauvais en matière de musique : des rappeurs à l’eau déblatèrent maladroitement sur une fausse bande-son rock. Un démarrage plutôt glissant…
Sans être superbe, Peace Maker Kurogane offre une qualité technique d'ensemble assez correcte, avec notamment de beaux effets visuels. Le reste s’avère très classique, donc efficace, mais... classique. De plus, bien que le tout soit assez propre, les couleurs sont fades et semblent mal choisies. Sans compter cet espèce de filtre flou indécrottable de l’écran, qu’aime Gonzo sans se demander si cela ne fatigue pas lors du visionnage. En tout cas, l’animation reste relativement minimaliste, et ne s’échappe jamais des sentiers bien battus auxquels elle n'est que trop habituée.
Comme je le disais plus haut, il existe déjà beaucoup d'animés sur les samouraïs dans la japanimation. Et malheureusement, celui-ci ne sort absolument pas du lot. Il est plus que classique, entre ses rônin balèzes et virils, son bel androgyne très doué, son gosse vindicatif qui parviendra à son but, le vieux maître sage, la femme forte, etc. Même le cochon semble pompé sans honte sur Ranma. Avec tout ceci, PMK n'a ni la classe de Kenshin, ni la patte de Samurai Champloo.
C'est peut-être encore plus flagrant dans le doublage des personnages : toutes les voix ont déjà été entendues dix fois dans d'autres animés. Et surtout, la voix doublée de ce qui sert de protagoniste à Kurogane est tout simplement insupportable. KOBAYASHI Yumiko, pourtant si parfaite dans Puni Puni Poemi, est infernale cette fois, à gueuler tout le temps pour rien. D’autre part, la série présente quand même un sacré manque de rythme, avec un intérêt très inégal d’un épisode à un autre.
En reprenant consciencieusement un par un tous les codes de l'animé de samurai, et les codes de la japanimation en général, Peace Maker Kurogane expose son manque absolu de génie. La série est d'un téléphoné, voire parfois d'un ridicule, que l'on peut s'en passer plus qu'aisément. Gonzo sont quand même un peu les champions pour ce qui est de nous sortir des animés de qualité correcte, mais plutôt chiants…