Power Stone
Depuis des années, Capcom a toujours tenu le haut du pavé avec SNK en matière de baston. Pourtant, on a souvent reproché à l'éditeur de surexploiter ses séries phares. Aujourd'hui, dans le cadre de la collaboration avec Sega, Capcom développe le premier épisode d'une nouvelle série, inaugurant un nouveau genre de baston. Welcome to the Power Stone world !
L'intérêt de Capcom, outre le fait de rénover sa gamme, est de sortir pour son premier titre Dreamcast un jeu de combat rapide et fun, convenant aux novices comme aux experts. L'innovation principale, malgré le fait qu'elle soit amplement pompée sur le système d'Ehrgeiz, réside dans la possibilité de se déplacer librement dans les arènes, à l'inverse des titres en "fausse 3D" comme Tekken. Mais Capcom a su améliorer considérablement le système du soft de la Dream Factory. Dans Power Stone, non seulement les personnages se déplacent très librement et à une vitesse fulgurante, mais ils ont la possibilité de se servir d'une grande partie des éléments du décor. Ainsi, il vous est possible de vous accrocher à un arbre ou un poteau, pour vous jeter sur votre adversaire et le projeter. Tous les personnages ont des capacités communes, mais certains comme les persos les plus lourds peuvent carrément arracher les poteaux pour vous frapper avec... impressionnant ! Si l'on vous prend en chasse, vous aurez à loisir de vous appuyer sur un mur pour déclencher une contre-attaque dévastatrice (balayage, saut puis projection, etc). Pour cela, les 10 arènes sont bien créées et très exploitables ; en effet, on ne découvre pas toutes les possibilités d'une arène au premier combat. Les coups portés sont pour la plupart spectaculaires, et en nombre beaucoup plus important qu'on ne l'imagine à la première partie. Concernant les coups, beaucoup de testeurs ont critiqué le fait qu'il n'y ait pas de garde. Tant mieux : Power Stone est un jeu rapide et rythmé, sans temps morts, ainsi l'absence de garde incite à l'offensive - tout en se préservant d'un éventuel côté "bourrin".
Les arènes, en plus d'être très intelligentes grâce aux nombreux éléments présents, offrent au joueur des items offensifs : lance-grenade, bombe, gun, marteau, bâton magique, mitrailleuse, lance-flamme... Leur nombre augmente à chaque fois qu'on finit le jeu en mode arcade. Mais le principal "but" d'un combat est de réunir les 3 pierres éponymes, qui permettent à votre personnage de se transformer. Il devient alors pour un temps surpuissant et quasiment intouchable, et peut lancer des super attaques dévastatrices. Revenons au modes de jeu, et là Power Stone n'est malheureusement pas très bien fourni. Aucun Survival, Practice, Team Battle voire Adventure (gardons ça pour le deuxième volet !)... Avec seulement deux modes -Arcade et Versus- PS se contente du strict minimum. L'unique challenge en solo consiste à finir le jeu avec tous les personnages pour obtenir les 3 boss, les objets et les goodies cachés. Un peu cheap... Ceci dit, le mode Versus nous a scotchés de longs mois devant la Dreamcast, tant les affrontements sont rapides, précis et jouissifs. Lorsque deux très bons joueurs se rencontrent, les rixes sont bluffantes et amènent beaucoup de monde devant la télé. Cet aspect est par ailleurs renforcé par la qualité de la réalisation, le soin apporté aux décors, et la beauté des effets spéciaux. C'est simple, dès que l'on voit Power Stone tourner, on se prend l'envie d'y jouer. Un signe qui trompe rarement...
Power Stone est un excellent titre, très original et assez rigolo. Il se révèle beaucoup moins bourrin qu'on ne l'imagine à première vue ; derrière ses aspects gentillets, voire flahy, se trouvent des affrontements complets et précis. Un excellent investissement pour tous les fans de baston, de Capcom, et surtout pour tous les possesseurs de Dreamcast.