Shenmue II
Pourquoi se le cacher ? Cet article n'est qu'un simple panégyrique dédié au monument Shenmue II, une ode récompensant bien faiblement le travail de SUZUKI Yû et son équipe.
Pas la peine d'y mettre les formes puisque les faits apparaissent clairement. On n'y croyait pas, c'était pourtant possible : la qualité technique de Shenmue II dépasse son prédécesseur. Les textures apparaissent encore plus riches et détaillées. Les environnements deviennent, en outre, beaucoup plus vastes et impressionnants, comme en témoignent les bâtiments des environnements urbains et les paysages oniriques de fin. Simple petit revers de médaille toutefois, mais il n'est que temporaire : des ralentissements surviennent de temps à autre du fait de la surcharge graphique.
En bonne séquelle narrative, le titre ne modifie pas profondément le système de jeu inauguré dans Shenmue. Chaque partie se déroulera donc plus ou moins de la même manière qu'auparavant. Toutefois, une foule de petits détails et de nouveaux schémas d'action viendront embellir l'aventure. Conséquence un brin malheureuse, toutefois, de cette qualité intrinsèque homogène : sans être dirigiste, l'aventure ne vous posera, pour peu que vous ne soyez pas anglophobe, aucun souci majeur de progression. Shenmue II se savoure ; on se délecte tellement de l'intrigue que la trentaine ou quarantaine d'heures nécessaires à la dévorer apparaissent comme le seul défaut majeur, tant on désire y revenir fréquemment.
Avec son enquête plus corsée, plus détaillée et donc plus longue, une interaction encore plus poussée ; et surtout un scénario qui ne dévoile réellement son ambition qu'à partir de la fin du troisième GD-ROM, Shenmue II expose enfin ce que tous les joueurs attendaient. Après une longue introduction et un dévoilement des bases de la saga, les dix dernières heures de Shenmue II promettent enfin l'immersion tant attendue en plein cœur d'un scénario palpitant. Il ne reste plus qu'une seule chose à espérer durant cette attente qui, n'en doutons pas, relève d'ores et déjà de la gageure : que l'on puisse offrir aux créateurs de la saga tous les moyens dont ils auront besoin, de sorte qu'ils puissent donner toute la pleine mesure à cette saga ambitieuse pour laquelle ils travaillent tant.
Et ce même si, d'un point de vue mercantile, la production de la saga Shenmue n'est pas aussi rentable qu'elle le mériterait. Les amoureux de Sega de la première heure sauront, eux, rendre correctement hommage à ceux qui font réellement progresser le jeu vidéo 🎮 aujourd'hui.
Critique de la version Xbox
Par Julien (septembre 2003)
Avant de revenir dans un troisième et ultime volet, la saga Shenmue fait un petit arrêt sur la console de Microsoft avec un portage du deuxième épisode sorti quelques temps plus tôt sur Dreamcast. Mais attention, malgré le délai qui sépare ces deux versions et l'écart technologique entre les machines, ne vous attendez pas à autre chose qu'un simple portage amélioré. Le jeu reprend en gros le moteur de la version Dreamcast, auquel on aurait ajouté un anti-aliasing et un lissage des textures pour rendre le visuel plus propre. L'animation ne ralentit cette fois plus une seule seconde, et le son sort en Dolby Digital. En dehors de ça, c'est le même jeu. Il y a juste encore les dialogues, qui ont été entièrement doublés en anglais, cette version étant à la base prévue uniquement pour le marché américain. Ce portage s'adresse donc principalement à ceux qui n'auraient pas connu le second opus sur Dreamcast, ou aux fanatiques ultimes de la saga, même s'il ne découvriront rien de vraiment neuf, en dehors d'un doublage anglais ma foi bien réalisé. A moins bien sûr que vous vous procuriez ce jeu pour pouvoir obtenir le DVD vidéo de Shenmue The Movie offert avec.