Tokyo Decadence
Topaz film Murakami
Mettre en scène la décadence récente de la société japonaise à travers la vision sadomasochiste et nouvellement geisha de quelques protagonistes, voilà qui n'était pas une mince affaire. Si le roman dont il s'auto-inspire remplit son rôle de manière plutôt intéressante, Tokyo Decadence (Topaz) en tant qu'essai filmique tourne rapidement à la catastrophe.
Outre la fatigante longueur du film, couplée à son désintérêt vite flagrant, qui incite malgré elle à lorgner très régulièrement sur la touche d'avance rapide, la quatrième production cinématographique de Murakami Ryû n'a dès le départ que très peu d'atouts avec elle.
Passons le thème qui prête maladroitement à débat, pour préciser qu'il est traité avec un monstrueux déséquilibre dans le rythme : visionnées deux ou trois affreusement longues scènes de SM ni dé-, ni ragoûtantes (une définition du vide pas si inintéressante), il ne reste à Topaz qu'une fable ultra naïve, ou plutôt ultra chiante.
Si l'auteur a emballé le tout d'une pellicule de si mauvaise qualité, et l'a accompagné de morceaux musicaux qui se comptent sur les d... sur le doigt, pardon, ce n'est probablement pas pour se mettre des bâtons dans les roues. C'est pourtant la merveilleuse nullité d'un enrobage technique qui s'appuie encore sur un montage indécent.
L'on reproche beaucoup à Murakami, à tort ou à raison, mais à mon avis ce film insipide reste sa pire production, et par conséquent la plus critiquable. Par pitié, pensez à nos yeux délicats, et cachez-lui sa caméra pour mieux lui rendre son stylo !