Konkai Komyo-ji
Le temple Kurodani sur les hauteurs de Kyoto
Konkai Komyo-ji est un temple bouddhiste important de la branche Jodo (courant de la Terre Pure), situé à l'est de Kyoto. Surnommé "Kurodani-san" par les habitants du quartier, le site comprend un joli cimetière et quelques trésors insolites. La visite est recommandée aux changements de saisons : début avril pour ses cerisiers en fleur et en fin d'automne pour ses érables qui encadrent l'imposante porte d'entrée.
Les collines qui entourent le centre-ville de Kyoto abritent plusieurs temples et sanctuaires souvent épargnés par le tourisme de masse car moins faciles d'accès. On aura beau parcourir encore et encore les montagnes de Higashiyama, on trouvera à chaque virée une belle adresse à découvrir, tel que le vaste complexe bouddhiste Konkai Komyo-ji situé dans le micro-quartier vallonné de Kurodani, qui lui donne son surnom de Kurodani-san.
Sur les terres du Bouddha Amida
Comprenant plus d'une dizaine de bâtiments, le site est l'un des temples principaux de l'école de bouddhisme Jodo, dite de la Terre pure, fondée par le moine Honen. Sa construction débute en 1175 sous l'impulsion de la famille Fujiwara, l'une des plus influentes de la période Heian (794 - 1185).
Bien que les pavillons aient subi plusieurs incendies et dommages matériels au cours de leur histoire, particulièrement pendant la guerre d'Onin au XVe siècle, ils témoignent d'une certaine authenticité historique. On retient les édifices suivants :
- l'imposante porte Sanmon en bois qui date de 1860 ;
- le bâtiment Miedo qui accueille la sépulture de Honen et dont la dernière reconstruction remonte à 1942 ;
- le pavillon Amidado, la plus ancienne structure du temple reconstruite en 1605 ;
- la pagode à trois étages du XVIIe siècle et désignée Bien culturel important du Japon.
Konkai Komyo-ji possède également quelques œuvres originales et précieuses, dont :
- Monju Bosatsu, une statue du bodhisattva de la sagesse réalisée par le sculpteur japonais Unkei (1151 - 1223), auteur entre autres des deux gardiens Niô de la porte sud du Todai-ji ;
- Kibi Kannon, la déesse représentée debout et entourée de ses mille bras ;
- les sublimes portes coulissantes décorées de tigres qui datent du XIXe siècle, lorsque le clan Aizu emmené par le samouraï Matsudaira Katamori élurent domicile au temple durant la période Bakumatsu (1853 - 1868) qui sonna la fin du shogunat Tokugawa ;
- et enfin le jardin sec Shiun no niwa qui retrace le parcours de vie du moine Honen.
Point d'attention : la visite complète du temple, c'est-à-dire de certaines salles en intérieur ainsi que du jardin, n'est possible que durant quelques périodes de l'année (en automne 🍁 principalement).
Découverte insolite du cimetière et son panorama sur Kyoto
Après la visite des différents bâtiments, on continue la balade par un petit pont de pierre qui enjambe un plan d'eau et ses carpes koi. De là, on entame l'ascension d'un long escalier bordé de cerisiers 🌸 et qui donne accès à un ravissant cimetière. Dans un cadre verdoyant et reposant, on se fraye un chemin entre les tombes et statues bouddhistes érigées à flanc de colline.
Parmi ces édifices en pierre se cache un drôle de petit bonhomme baptisé ごこうしゆいあみだぶつ, Goko Shiyui Amidabutsu. Ce bouddha singulier à la coupe afro amuse les quelques visiteurs qui viennent spécialement ici pour le voir. La légende raconte que la coiffe généreuse de cet apprenti sage représente à quel point il est resté assis immobile, totalement investi dans sa mission de méditation. La statue daterait du milieu de l'époque Edo (1603 - 1868) et est l'une des très rares représentations que compte l'archipel de ce Bouddha Amida (moins d'une vingtaine).
Afin de profiter d’une vue dégagée sur les toits du temple et la ville de Kyoto en contrebas, il faut monter jusqu'au pied de la pagode à trois étages qui surplombe l'ensemble du site. Cet observatoire en plein air se montre tout à fait charmant et la contemplation s'effectue en toute tranquillité.
Le temple Kurodani se montre idéal pour profiter des merveilles d'un Kyoto traditionnel et spirituel, sans subir les assauts d'une foule touristique qui s'agglutine autour de quelques spots majeurs. La grande superficie des lieux et un parcours de visite à étages requièrent d'emprunter de nombreux escaliers.