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Fréquentation touristique au Japon

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Avec les Jeux Olympiques 🏅 de 2020 2021 en ligne de mire à Tokyo, ainsi que la Coupe du Monde de Rugby 2019 plus largement au Japon, l'Office du Tourisme Japonais (JNTO) scrute avec attention depuis longtemps et communique plus largement les chiffres du tourisme étranger sur l'archipel.

Cet article et notre infographie sont mis à jour chaque mois au fur et à mesure des annonces statistiques officielles. Ci-dessous, retrouvez notre analyse des chiffres et évolutions du volume touristiques.

📈 Records de fréquentation et objectifs du gouvernement

Après une belle année 2010, cette fréquentation a chuté en flèche en 2011 à cause des évènements du 11 mars et jours suivants à Fukushima. Heureusement, le Japon a su rapidement rassurer les gaijin voyageurs et les statistiques sont reparties à la hausse dès 2012, enchaînant ensuite les records chaque année sans discontinuer.

Vendredi 20 décembre 2013, le Japon a fêté un record : son dix-millionnième touriste de l'année. Pour la petite anecdote, l'heureux élu est un Thaïlandais, M. Praphan Pha Tra Prasit et son épouse Mme Yu Pha Da, qui ont atterri à Tokyo Narita sur un vol ANA en provenance de Bangkok. Une cérémonie, en la présence de Kitty-chan, a célébré leur arrivée.

En 2013, le chiffre jamais atteint jusqu'alors de 10,36 millions de visiteurs doublait le volume de dix ans plus tôt ! Le gouvernement japonais et le JNTO présentaient alors des objectifs de 20 millions de touristes étrangers au Japon à l'horizon 2020 et 30 millions pour 2030, toutes les années suivantes étant naturellement sous le feu 🔥 des projecteurs.

Avec 1,1 million de Japonais ayant voyagé hors de leurs frontières (-4,4%), avril 2014 était le premier mois en 44 ans (depuis septembre 1970) où les touristes étrangers au Japon ont dépassé les touristes Japonais à l'extérieur.

Face aux progressions importantes depuis (les 20 millions ont été tutoyés dès 2015), les objectifs du gouvernement japonais ont changé et ont été annoncés en mars 2016 : 30 millions de touristes étaient attendus en 2020 (relevés entre temps à 40 millions) et 60 millions en 2030. En juillet 2024, l'objectif intermédiaire pour cette même année est porté à 35 millions.

En 2018, 61,4% des visiteurs étrangers au Japon avaient déjà visité l'archipel auparavant. Les "répéteurs" les plus nombreux étaient les Coréens. À compter d'août 2019, les chiffres montrent une décroissance à cause de la chute du nombre de visites des Coréens (jusqu'à -65% par rapport à 2018) liée aux tensions entre les deux pays.

En septembre 2024, les premiers pays à visiter à l'archipel sont la Corée du Sud, la Chine, Taiwan et les États-Unis.

🦠 Crise sanitaire liée au Covid-19

Avec quelques milliers de touristes seulement, les mois d'avril 2020 et suivants voient près de -100% de voyageurs étrangers au Japon par rapport à l'année précédente. C'est la première fois depuis le début des statistiques en 1964 que le chiffre mensuel est inférieur à 17.000. Ce même mois, Okinawa a vu 0 touriste fouler son sol, une première depuis le retour administratif de l'archipel au Japon en 1972.

En novembre 2020, avec quelques soulagements de restrictions, le nombre de voyageurs dépasse enfin 50.000 par mois à nouveau, notamment des hommes d'affaires et étudiants, dont :

  1. 18.100 Chinois
  2. 14.700 Vietnamiens
  3. 3.400 Indonésiens
  4. 2.800 Sud-Coréens

Malgré la crise du Covid, fin 2020, l'objectif de 60 millions de voyageurs à l'horizon 2030 est maintenu par le récent Premier ministre Yoshihide Suga, et une fois de plus en septembre 2021 par l'Office national du tourisme japonais, puis encore par son directeur Koichi Wada lors d'une conférence de presse début 2022, sans savoir si cela serait atteignable.

Avec moins de 246.000 entrées d'étrangers au Japon (dont près du tiers en juillet-août pour les Jeux Olympiques), 2021 a été la pire année depuis le début des statistiques touristiques japonaises en 1964. Ce chiffre est en baisse de 99,2% par rapport à 2019, la dernière année pré-Corona.

Depuis le 10 juin 2022, les frontières japonaises ont rouvert au tourisme mais sous conditions (visa sponsorisé par une agence et guide en permanence sur place). En juin, 252 voyageurs ont pu en profiter et 14.580 ont formulé une demande pour entrer en juillet.

Depuis le 11 octobre 2022, les frontières sont à nouveau ouvertes comme avant la pandémie. Il faut simplement produire 3 doses de vaccin ou un test PCR pour pouvoir entrer au Japon.
L'agence touristique japonaise estime pouvoir retrouver les niveaux de tourisme international pré-Covid (le record de 2019) d'ici à 2025 (elle espère ainsi 40 millions de visiteurs en cette année d'Exposition Universelle à Osaka) et conserve son objectif de 60 millions de touristes étrangers pour 2030.

💴 Dépenses des visiteurs sur place

En 2014, le Japon était le 27è pays du monde (et le 8è seulement en Asie) à accueillir le plus de visiteurs de l'étranger, derrière la Corée du Sud (22è) Chine (4è). La France fait, en parallèle, toujours la course en tête avec 83,5 millions de touristes en 2016 (en baisse d'un million sur un an), dont un pourcentage non négligeable serait toutefois seulement en transit. 2015 était la première année depuis 45 ans où les touristes étrangers étaient plus nombreux à voyager au Japon que les Japonais dans le monde (16,2 millions pour ces derniers).

Leurs dépenses étaient de 3,48MM¥ (~21,3 milliards d'euros), en hausse de 71,5% par rapport à 2014. En japonais, on parle de 爆買い bakugai, la "fièvre acheteuse" ! En 2017, la dépense globale était de 4,4MM¥ (~26,9 milliards d'euros), toutefois en baisse à 153.000¥ (~935€) par tête. Le gouvernement cherche plutôt à atteindre 200.000¥ (~1.223€) dépensés par visiteur étranger lors d'un séjour au Japon.

En 2017, les Français étaient ceux qui passaient le plus de temps au Japon lors de leurs séjours (15,7 nuits en moyenne, contre 13,8 pour les Américains, 13,2 pour les Australiens, 10,9 pour les Chinois et seulement 4,3 pour les Coréens). Ils étaient en outre les troisièmes plus gros dépensiers, juste après les Australiens et les Chinois, sous les 200.000¥ (~1.223€), et devant les Anglais et Américains.

En 2019, les touristes étrangers avaient dépensé 4.800 milliards de Yens (~293,5 milliards d'euros) pendant leurs voyages au Japon.

Sans surprise, les dépenses de 2020 ont été les plus basses depuis le début de ces enquêtes en 2010 : avec 744,6 milliards de Yens (~4,6 milliards d'euros) dépensées l'année de la pandémie de Coronavirus 🦠, la baisse est de 84,5% par rapport à 2019.

Elles chutent au plus bas en 2021 à 120,8 milliards de Yens (~738,5 millions d'euros) puis remontent en 2022 à 898,7 milliards (~5,5 milliards d'euros). Cette même année, la dépense moyenne par personne était de 234.524¥ (~1.434€) soit une augmentation de 47,9% par rapport à 2019.

En 2023, les dépenses des voyageurs étrangers atteignent un nouveau record de 5.300 milliards de Yens (~324 milliards d'euros) alors que la fréquentation touristique n'est pas encore revenue à son niveau de 2019. La dépense moyenne par personne s'élève à 212.000¥ (~1.296€). L'hébergement reste le 1er poste 📮 de dépenses suivi des achats souvenirs et de l'alimentation.

En 2024, les dépenses des visiteurs étrangers au Japon enregistrées, depuis le début de l'année jusqu'en septembre, dépassent déjà le total de 2023 avec 5.800 milliards de Yens (~354,6 milliards d'euros).

🇯🇵 Efforts du gouvernement japonais pour l'accueil des voyageurs

Plus des trois quarts des étrangers en visite au Japon sont Asiatiques (Chinois, Coréens, Taïwanais et Hong-Kongais). Les premiers Occidentaux, en provenance des États-Unis, étaient par exemple à peine plus d'un million en 2015. En février 2018, l'agence touristique japonaise inaugurait donc le programme "Enjoy My Japan" (remplaçant la campagne ようこそ日本 Visit Japan, initiée en 2003) visant à développer l'accueil des touristes occidentaux en particulier.

Évidemment, le Japon jouit toujours d'un fort attrait et d'une excellente réputation auprès des touristes, mais de nombreuses mises en lumière et importantes avancées récentes lui ont permis de réussir les performances de ces dernières années :

  • une forte baisse du cours du Yen depuis 2013 permettant aux touristes étrangers de profiter d'un bien meilleur pouvoir d'achat sur place, malgré la hausse régulière de la TVA ;
  • la facilitation de la procédure d'obtention des visas de tourisme et leur allongement pour les voyageurs en provenance d'Asie du sud-est (après la Chine, Inde et Vietnam en ont bénéficié début 2016) ;
  • le renforcement des liaisons aériennes internationales vers et depuis l'aéroport de Tokyo-Haneda, plus proche du centre-ville et donc plus pratique ;
  • une amélioration de la compatibilité des cartes bancaires étrangères dans les distributeurs automatiques et magasins au Japon, pas un mal sachant que le voyageur étranger a dépensé en moyenne 136.704¥ (~836€) lors de son séjour au Japon en 2013 ;
  • l'augmentation de 50% (de 2.200 à 3.300) du nombre de ses agents d'immigration d'ici 2020, annoncée en 2014, pour réduire à vingt minutes maximum le passage après atterrissage sur le sol japonais ;
  • l'agrandissement de la liste des produits compatibles à la détaxe et la baisse du plafond (duty-free sur la TVA) dès le 1er octobre 2014 ;
  • une réflexion initiée en juin 2015 sur la possibilité aux onsen ♨️ et sento de s'ouvrir aux voyageurs étrangers avec des tatouages ;
  • une normalisation des traductions de panneaux de signalisation en japonais, ainsi que des pictogrammes internationalisés ;
  • dès 2016, les touristes peuvent scanner (via une appli "QR code" sur smartphone) les étiquettes de nombreux produits vendus en magasins pour obtenir des traductions en anglais, puis dans d'autres langues, comme le fait déjà la chaîne de konbini 7-Eleven.
  • en mai 2020, le gouvernement nippon réfléchit à un budget de 1,35 billion de Yens (~8,3 milliards d'euros) à partir de juillet, qui servirait à payer la moitié des dépenses des visiteurs, pour relancer le tourisme au Japon.

⚠️ Conséquences de l'augmentation du tourisme au Japon

Ces progressions importantes du volume de visiteurs au Japon créent parfois des inconvénients. Par exemple, il faut s'y prendre très à l'avance pour ses réservations en périodes hautes (notamment avril et juillet-août) et certaines villes peuvent alors être plus difficilement praticables.

Nous avons choisi d'aborder ces effets dans des articles séparés :

À partir de 2018, on commençait à parler d' オーバーツーリズム (over-tourisme) dans certaines villes comme Kyoto. Ainsi, la ville de Kyoto a accueilli 51 millions de visiteurs en 2013. Parmi ceux-ci on dénombrait 1,13 millions de touristes étrangers, soit 35% d'augmentation par rapport à l'année précédente. Les Taïwanais comptaient pour un impressionnant 20,8% du total.
En 2017, elle accueillait 15,57 millions de touristes (dont des étrangers pour 7,4 millions) pour 53,6 millions de visiteurs au total, en baisse de 2,9% depuis 2016. Parmi les étrangers, 84,8% venaient d'Asie, 5,9% d'Amérique du Nord et 3,7% d'Europe. La dépense totale était de 1.200.000.000.000¥ (~7,3 milliards d'euros) dont 263.000.000.000¥ (~1,6 milliards d'euros) des étrangers seuls. 70% des étrangers découvraient Kyoto pour la première fois.

En 2017, les destinations les plus populaires au Japon étaient :

  1. Tokyo (46,2%)
  2. Osaka (38,7%)
  3. Chiba / Tokyo Disney Resort (36%)
  4. Kyoto (25,9%)
  5. Fukuoka (9,8%)
  6. Aichi (8,9%)
  7. Kanagawa / Yokohama et Hakone (8,5%)
  8. Hokkaido (7,7%)
  9. Okinawa (7,3%)
Mis à jour le 25 octobre 2024