Yakushi-ji
Le temple principal de la secte Hosso à Nara
Yakushi-ji est le premier temple bouddhiste de la secte Hosso situé à Nara mais excentré de son cœur touristique, du côté ouest de la ville. Aux origines très anciennes et inscrit au patrimoine de l’UNESCO depuis 1998, le site a été quasi-entièrement reconstruit récemment et se compose notamment d'un pavillon principal encadré par deux pagodes parfaitement symétriques et majestueuses.
Les voyageurs qui visitent Nara sur plusieurs jours peuvent ainsi s'éloigner des incontournables que sont Todai-ji, Kasuga Taisha et leurs alentours pour aller explorer d'autres quartiers historiques. Un circuit à l'ouest de la ville permet de découvrir les trois sites suivants : le palais impérial de Heijo puis les temples Toshodai-ji et Yakushi-ji.
Fondé en 680 par l'empereur Tenmu, Yakushi-ji est l'un des plus anciens temples du Japon. Il est érigé en l'honneur de Yakushi Nyorai, le Bouddha de la médecine, afin d’aider la guérison de l’impératrice alors gravement malade. D’abord construit à Asuka, le temple bouddhiste est déplacé vers Nara, en même temps que le changement de capitale en 718.
Plusieurs incendies et autres évènements destructeurs auront ensuite raison de la quasi-totalité des bâtiments d'origine. Un grand projet de reconstruction est entamé dans la seconde moitié du XXe siècle et le site revêt de nouveau sa splendeur d'antan. Cependant, les amateurs de vieilles pierres restent un peu sur leur faim devant ses pavillons vermillons certes bien réalisés mais qui respirent le neuf.
Deux pagodes et une symétrie parfaite des pavillons
L'une des particularités du Yakushi-ji tient dans son agencement parfaitement symétrique. La perpective ainsi créée rend les bâtiments encore plus massifs qu'ils ne le sont déjà par leur taille relativement importante. À noter : les travaux de rénovation qui ont eu lieu ces dernières années sont désormais terminés (depuis 2020) et plus aucune bâche ne vient donc gâcher la visite.
La vue sur le pavillon principal kondo, la salle de lecture daikodo ainsi que les deux pagodes baptisées Tôtô (la "pagode de l'Est") et Saitô (la "pagode de l'Ouest") se révèle majestueuse et impose le respect des visiteurs.
Reconstruit à l’identique dans les années 1970, le kondo abrite la Triade Yakushi, un chef d’œuvre authentique de l’art bouddhique ancien classé Trésor National. Il s'agit d'un trio de statues en bronze avec le Bouddha de la médecine au centre, assisté des bosatsu Nikko et Gakko.
La pagode Tôtô se distingue en étant la seule structure d'origine à avoir survécu jusque ici. On la reconnaît d'ailleurs aisément car c'est le seul pavillon du site qui ne soit pas de couleur vermillon. Composée en réalité de 3 étages, elle présente une architecture en faux semblant et donne l'impression d'une tour à 6 étages vue de l'extérieur.
Pour les photographes équipés d'un bon zoom, un joli point de vue sur les étages supérieurs des pagodes et les toits des bâtiments du Yakushi-ji est visible depuis le lac voisin Oike.
Le complexe moderne du Genjo-sanzoin Garan
La visite du Yakushi-ji inclut également le sanctuaire Yasumigaoka Hachiman-gu situé à la porte sud de l'enceinte, puis un autre site adjacent baptisé Genjo-sanzoin Garan. Construit en 1991, ce petit complexe possède un joli pavillon de forme octogonale dédié au moine chinois Genjo, qui vécut au VIIème siècle et reste connu pour ses importants voyages en Inde et en Asie Centrale.
Sa localisation ne doit rien au hasard puisque Genjo tire une bonne partie de son enseignement de la secte Hosso dont Yakushi-ji est le temple principal. Le bâtiment octogonal abrite d’ailleurs la dépouille du moine chinois et derrière celui-ci, on peut par ailleurs admirer les travaux de Hirayama Ikuo (1930 - 2009), célèbre peintre contemporain et survivant du bombardement atomique d'Hiroshima. Le pavillon est malheureusement fermé au public presque 6 mois dans l’année (voir périodes plus bas).
Les visiteurs initiés à l'histoire ancienne du Japon et au bouddhisme apprécieront la découverte du Yakushi-ji. Pour les autres, le site pourra malheureusement sembler un peu trop artificiel.