Château de Koriyama
Le spot de sakura avec la vue sur Nara
Le château de Koriyama se situe à Yamato-Koriyama, au sud-ouest de la ville de Nara au Japon. Sublimées par la floraison de 800 cerisiers au début du printemps, ses ruines historiques offrent un panorama en hauteur sur la région et ses montagnes alentours.
Édifié en 1580 par Tsutsui Junkei (1549 - 1584), un daimyo local au service d'Oda Nobunaga, le château 🏯 de Koriyama domine à l'époque la province de Yamato (future préfecture de Nara). Il devient quelques années plus tard la résidence de Toyotomi Hidenaga (1540 - 1591), le frère cadet de Toyotomi Hideyoshi, qui lui donne sa taille maximale ; le donjon est alors protégé par 3 douves concentriques.
Abandonné à la suite de la bataille de Sekigahara en octobre 1600, le site du Koriyama-jo revient en 1615 à Mizuno Katsunari (1564 - 1651) qui entame sa réhabilitation. Les clans Matsudaira, Honda puis Yanagisawa se succèdent ensuite à la tête du domaine jusqu'à la restauration de Meiji (1868 - 1889) et la chute du régime des Tokugawa, où les bâtiments en bois sont entièrement brûlés.
Parc aux cerisiers en fleurs
On visite aujourd'hui le parc du château de Koriyama qui se compose du cœur de l'ancien site féodal, entouré des authentiques douves intérieures et murs de défense en pierre. Ces ruines historiques se montrent particulièrement populaires au début du printemps pour contempler les sakura 🌸 en fleurs. En effet, environ 800 cerisiers de différentes variétés, dont la plus classique somei yoshino, courent le long des fortifications et offrent un magnifique spectacle au moment de leur floraison. Koriyama-jo figure d'ailleurs depuis 1990 au classement officiel des 100 meilleurs spots de cerisiers en fleurs du Japon (日本さくら名所100選~).
Le château organise chaque année, entre la fin mars et début avril, son festival printanier baptisé Yamatokoriyama Oshiro Matsuri. Pendant une 15aine de jours environ, le site célèbre la floraison de ses cerisiers avec plusieurs animations, notamment :
- découvrir le parc à la nuit tombée sous de jolies illuminations nocturnes ;
- assister au traditionnel défilé historique en costumes d'époque (Jidai Gyoretsu) puis à la parade des enfants déguisés en renard 🦊 blanc (Byakko Togyo), la divinité gardienne du château ;
- visiter une foire aux poissons 🐟 rouges kingyo, une spécialité locale. Grâce à une terre naturellement marécageuse et riche en nutriments, la région est réputée depuis longtemps pour ses élevages de poissons d'ornement.
Fortifications historiques et bâtiments reconstruits
Il reste de la période originelle du château les douves intérieures ainsi que les murs de fortifications. Ces derniers datent en partie de l'époque de Toyotomi Hidenaga, à qui l'on reconnaît une solution insolite pour parfaire leur achèvement. En manque de nouvelles pierres taillées, le seigneur décida d'utiliser des pierres de seconde main qui avaient déjà servi notamment à la construction de temples et de cimetières bouddhistes. De cette façon, les pans de murs à l'architecture de style nozura-zumi, c'est-à-dire bien solides et composés de roches aux formes disparates, contiennent quelques pierres encore gravées d'inscriptions ou de silhouettes de divinités.
Depuis la fin du XXe siècle, un long programme de restauration est mis en œuvre et vise à la reconstruction de plusieurs bâtiments historiques du château, par exemple :
- des tourelles yagura et la porte Otemon ont été restaurées dans les années 1980 ;
- la base du donjon, autrefois interdite, a été reconstruite en mars 2017 et sert désormais d'observatoire sur la région de Nara et ses montagnes ;
- et le nouveau pont japonais Gokuraku, au-dessus des douves, a vu le jour en 2021.
À noter que Koriyama-jo figure également dans la liste additionnelle de 2017 du top 100 des châteaux du Japon (続日本100名城).
Accessible en train 🚅 JR depuis Osaka ou Nara, le château est une bonne adresse typiquement japonaise et sans trop de touristes pour profiter de la floraison des sakura dans le Kansai. Non loin, on rejoint facilement à pied les grands temples Yakushi-ji et Toshodai-ji, très actifs pendant l'Antiquité japonaise.