Tsuru-no-yu Onsen

Dans la préfecture d'Akita et rattaché à la ville de Semboku, non loin du lac Tazawako et de la cité féodale de Kakunodate, le mont Nyuto est à l'origine de plusieurs sources chaudes naturelles dont la plus ancienne et reculée est baptisée Tsuru-no-yu.

La légende raconte que la source fut découverte il y a bien longtemps par un chasseur qui vit une grue tsuru blessée se soigner dans les eaux chaudes d'une rivière. L'exploitation thermale débute ensuite réellement au cours du XVIIe siècle (autour des années 1638 ~ 1661) lorsque les seigneurs féodaux de la région viennent régulièrement s’y baigner pour se remettre en forme.

Une impression de bout du monde réconfortante

Nichée en altitude en pleine montagne, Tsuru-no-yu a longtemps fait partie de ces onsen ♨️ japonais secrets que les locaux gardent jalousement pour eux. Regroupée au sein de la destination Nyuto Onsen, la source est devenue populaire auprès des touristes pour son cadre naturel magnifique. Sa localisation éloignée du tissu urbain et ses quelques bâtiments traditionnels en bois et toit de chaume préservent toujours le caractère rustique, ancien et confidentiel de Tsuru-no-yu Onsen.

Entouré d'une végétation verdoyante en été ou entièrement recouverte par la neige ❄️ en hiver, Tsuru-no-yu Onsen affiche un charme indéniable pour qui emprunte son seul chemin d'accès à travers la forêt. L'arrivée est signifiée par un petit parking et des constructions en bois rassemblées sous une entrée marquée par 2 hautes lanternes 🏮.

On cherche ensuite la réception qui propose 2 formules :

• profiter des bains à la journée ;
• ou rester dormir une nuit sur place (suite à une réservation préalable).

L'expérience du bain commun mixte en plein air

Plusieurs onsen aux propriétés différentes sont à tester, notamment :

• le "bain blanc" Shiro-yu ;
• le "bain noir" Kuro-yu ;
• et le bain commun mixte Konyoku.

Aménagé en plein air à la façon rotemburo, le bain Konyoku est l'argument phare et insolite de Tsuru-no-yu Onsen. En effet, les onsen mixtes restent rares au Japon et, même si la nudité ne pose pas de problème, la grande majorité des bains communs séparent hommes et femmes.

L'opacité laiteuse de l'eau apporte une intimité certaine et une fois immergé(e), on ne peut distinguer le physique des baigneurs, tous en tenue d'Eve et d'Adam. Les femmes arrivent dans ce bassin par une entrée distincte, une sorte de long couloir aquatique qui permet de ne pas déambuler à l'air libre. La température de l'eau est moins chaude que dans les bassins intérieurs et donc supportable pour y rester plus longtemps. On prend ainsi le temps d'apprécier la vapeur d’eau qui se dégage de la source chaude et la vue sur le paysage naturel.

En intérieur, les bains Shiro-yu et Kuro-yu affichent une température plus élevée avec une eau qui sort autour de 60°C, tandis que la douche préalable se montre plutôt froide. On retient également la cascade naturelle Taki-no-yu où l’on peut se baigner du printemps 🌸 à l’automne 🍁.

On rappelle qu'il est nécessaire de se déshabiller et de se laver avant chaque bain commun. Des serviettes mises à disposition permettent de déambuler entre les bassins mais elles ne doivent pas être trempées dans l'eau.

L’auberge rustique en demi-pension

Tsuru-no-yu Onsen accueille également les visiteurs en demi-pension au sein d'un ryokan purement japonais avec chambres sur tatami et cuisine traditionnelle locale servie au dîner puis au petit-déjeuner. Pour la majorité des chambres, les toilettes 🚽 sont communes ; il existe un seule type de suite où elles sont intégrées et privatives.

Pour les pensionnaires, l'accès aux bains ne s'effectue qu'à partir de 15h, après les baigneurs venus en journée. L'expérience unique de rester dans les onsen au soleil couchant puis à la nuit tombée, éclairé seulement par quelques lampes à huile, encourage à rester dormir une nuit sur place. En hiver, la neige qui recouvre les installations et la température extérieure très faible par rapport à la chaleur des bains apportent un contraste encore plus saisissant voire magique.