Utiliser son permis de conduire au Japon
Il est de plus en plus courant, en particulier parmi les voyageurs expérimentés au Japon et/ou qui souhaitent explorer hors des sentiers battus, de chercher à louer une voiture 🚙 sur l'archipel lors de son séjour. Le réseau ferroviaire a beau quadriller les régions japonaises avec confort, et couvrir ainsi l'écrasante majorité des destinations attirantes pour les étrangers, un certain nombre de campagnes reculées ne se laissent encore découvrir, elles, qu'en véhicule individuel.
Si, bien aidés par l'impulsion touristique, les GPS en anglais se font de moins en moins rares dans les voitures japonaises disponibles à la location, il convient toutefois de prévoir quelque préparation. Il s'avère par ailleurs que connaître un minimum de japonais permet de se dépêtrer de certaines potentielles situations inconfortables.
Faire traduire un permis en japonais
Le point indispensable à gérer en amont reste naturellement la traduction du permis de conduire. Elle concerne un certain nombre de pays : France, Suisse, Belgique, Monaco, Allemagne, Slovénie et Taïwan, mais pas le Canada ni d'autres dont le permis est déjà international.
Il est évidemment impossible d'accéder à une location de véhicule sans ce document qui peut être seulement réalisé par l'administration officielle, en l'occurrence "Japan Automobile Federation" (JAF). L'opération n'a rien de sorcier mais nécessite de respecter cette procédure depuis novembre 2022 :
- Remplir la demande de délivrance uniquement en ligne, sur une application uniquement disponible au Japon (à l'aide de la notice d'information)
- Régler des frais de 4.000¥ (~24,61€) en ligne, par carte bancaire 💳 lors de la demande
- Attendre la notification de mise à disposition de la traduction (délai pouvant aller jusqu’à 2 semaines)
- Aller dans un konbini 7/11 uniquement pour imprimer la traduction sur papier sécurisé (en général 2 feuillets, coût supplémentaire à régler au konbini de 20¥ par feuille).
Certains bureaux ne sont pas habilités à effectuer eux-mêmes la traduction, mais simplement réceptionner et remettre les documents ; il faut alors compter environ une semaine de délai (liste complète des 50 bureaux de la JAF au Japon - ouverts du lundi au vendredi de 9h à 17h30).
Attention : depuis le Covid 🦠, il n'est plus possible de se rendre directement à un bureau JAF pour y faire faire la traduction à la volée.
Il est possible de fonctionner par courrier (à envoyer à l'un des bureaux) mais cela nécessite de posséder une adresse postale au Japon pour y réceptionner la traduction. En effet, la JAF n'expédie pas à l'étranger et, d'ailleurs, ne réceptionne même pas les demandes formulées depuis l'étranger. Si vous avez une adresse japonaise avec accès à la boîte aux lettres, il faut joindre :
- une photocopie propre et recto-verso du permis de conduire original ;
- les 4.000¥ en liquide ;
- une enveloppe affranchie à 500¥ (~3,08€) pour le retour.
Compter une à deux semaines environ après la réception de la demande par la JAF. Aucune traduction ne peut être effectuée par e-mail.
Pour beaucoup de voyageurs étrangers, il est donc beaucoup plus pratique et rapide (plutôt que de perdre plusieurs jours de son séjour sur place) de faire appel à une agence de voyages qui possède son propre bureau réceptif sur place. C'est le cas de Keikaku qui propose de s'occuper de la traduction officielle du permis de conduire en japonais pour ses clients.
Convertir son permis ou le passer au Japon
Pour les expatriés en particulier, il est possible d'obtenir une "conversion" de son permis étranger en un permis japonais (外面切り替え gaimen kirikae). Pour cela, outre les documents à fournir, plusieurs tests sont nécessaires selon le pays d'origine : aptitude, code puis éventuellement conduite. De l'avis général, l'opération n'est pas si compliquée hormis éventuellement, selon l'examinateur, le passage sur route.
L'obtention du véritable permis de conduire japonais, en revanche, est une autre paire de manches. Sa difficulté s'avère relativement élevée ; rares sont les candidats à tout réussir du premier coup. Réservé aux plus de 18 ans, il nécessite au moins 31 heures de conduite (en automatique / 33 en manuel) à raison de 2 à 3 maximum par session. On conduit exclusivement sur circuit avant un premier examen de conduite et code qui donne un permis temporaire (仮免許 kari-menkyo) et permet alors de poursuivre l'entraînement sur route. Une fois l'examen final de conduite obtenu, il reste le dernier examen du code qui peut se faire exclusivement dans la préfecture de résidence, sachant que certains détails peuvent varier de l'une à l'autre.
Le permis japonais fonctionne également sur un système de points et, après une période probatoire d'un an, est valable trois ans avant renouvellement. Si l'on perd tous ses points (ou plutôt si on les prend car cela fonctionne à l'envers), il faut repasser le code et en cas d'échec, le permis se voit tout simplement annulé. Après cinq ans de conduite sans infraction, il est possible d'obtenir un bandeau doré sur son permis, qui permet notamment une baisse importante des primes d'assurance. Les Japonais doivent renouveler leur permis tous les 3 ans mais le processus ne semble pas très strict, en témoignent les nombreux accidents de la circulation au Japon liés aux personnes âgées.