Tashirojima
đ L'Ăźle aux chats au nord du Japon
Tashirojima est une petite Ăźle rurale de la baie de Sendai situĂ©e Ă 17 kilomĂštres au large d'Ishinomaki, Ă la pointe sud de la cĂŽte Sanriku. Câest grĂące Ă sa population de chats plus Ă©levĂ©e que celle des hommes que ce petit bout de terre de 3,14 kmÂČ de superficie a acquis sa renommĂ©e d'Ăźle aux chats du Japon.
Lieu de bagne durant lâĂ©poque Edo (1603 - 1868), lâĂźle de Tashirojima se lance, au dĂ©but de lâĂšre Meiji (1868 - 1912), dans la production de fil Ă soie. Elle adopte ainsi ses premiers chats đ qui dĂ©barquent du continent pour chasser les souris, les premiers prĂ©dateurs naturels du ver Ă soie. Depuis, la pĂȘche cĂŽtiĂšre et l'aquaculture reprĂ©sentent dĂ©sormais les principales activitĂ©s de ce bout de terre restĂ© dans son jus : rural, peu urbanisĂ© et hors du temps.
Population majoritaire de félins
Les chats de Tashiro-jima cohabitent en liberté avec les habitants de l'ßle qui veillent sur eux et les nourrissent. Leur population s'élÚve aujourd'hui à quelques 150 félins, soit le double des hommes qui résident sur place. En effet, d'un millier d'humains dans les années 1950, il ne reste en 2020 que 61 personnes qui vivent à l'année sur l'ßle, pour la plupart d'un certain ùge.
Afin de ne pas dĂ©ranger les habitudes et la santĂ© des chats, il est demandĂ© aux visiteurs de ne pas les nourrir. On recommande de prĂ©fĂ©rer jouer avec ces animaux et dâapporter de cette façon avec soi de quoi les attirer et les distraire, par exemple une corde munie d'un pompon au bout. Ă noter que la destination est interdite aux chiens.
Tour en bateau depuis Ishinomaki
L'Ăźle est accessible via une navette maritime qui part du port d'Ishinomaki Ă l'embouchure de la riviĂšre Kyukitakami, pour aller jusqu'Ă l'Ăźle voisine d'Ajishima dans la baie de Sendai. En cours de traversĂ©e, le bateau đ„ïž fait un stop aux 2 ports prĂ©sents Ă Tashirojima :
- Odomari (性æł) au nord d'Ăźle ;
- et Nitoda (ä»æç°) au sud.
On rejoint donc l'Ăźle de Tashiro en 1 heure environ depuis Ishinomaki. Avec 3 Ă 4 dĂ©parts par jour de ferry âŽïž, l'excursion Ă la journĂ©e se montre tout Ă fait envisageable, d'autant que l'on peut la combiner avec la visite du musĂ©e Ishinomaki Mangattan Museum, situĂ© juste en face de lâembarcadĂšre. Ce dernier est dĂ©diĂ© aux Ćuvres de Shotaro Ishinomori (1938 - 1998), mangaka japonais de renom ainsi que rĂ©alisateur de films et sĂ©ries dans le genre tokusatsu (Ă effets spĂ©ciaux).
En Ă©tĂ©, il est possible de dormir sur place dans l'un des hĂ©bergements saisonniers ouverts : chambres d'hĂŽtes minshuku ou camping đïž avec location de cottages tout Ă©quipĂ©s. Il n'y pas vraiment de restaurant sur l'Ăźle mais l'on trouve des petits cafĂ©s, des distributeurs automatiques de boissons et une sorte de konbini qui fournissent de quoi se restaurer simplement. En spĂ©cialitĂ©s locales, on peut goĂ»ter Ă la soupe d'huĂźtres et aux onigiri đ Ă l'oursin.
Il est important de prévoir en amont de son voyage suffisamment d'argent liquide, de bonnes chaussures de marche ainsi qu'un sac qui servira à garder ses déchets avec soi, pour ne les jeter qu'une fois de retour dans la ville d'Ishinomaki.
Balade entre les ports de Nitoda et Odomari
L'itinéraire principal, qui consiste à marcher 2,5 km entre les deux villages de Tashirojima, peut se faire au plus court en une demi-journée. Pour cela, on débarque dans l'un des 2 ports pour ensuite repartir depuis le deuxiÚme.
Le port de Nitoda au sud se dresse comme plus intĂ©ressant Ă visiter, car le plus grand et le mieux Ă©quipĂ© de l'Ăźle. C'est dans cette zone que l'on rencontre le plus de chats, qui se prĂ©lassent au soleil prĂšs des installations des pĂȘcheurs. On remonte une petite route oĂč circule le peu de voitures đ prĂ©sentes ici pour aller en direction du nord vers Odomari.
En cours de randonnĂ©e, on conseille de s'arrĂȘter aux points d'intĂ©rĂȘt suivants :
- le camping Manga Island dont les cottages en forme de tĂȘte de chat se montrent tout Ă fait kawaii. Bien amĂ©nagĂ©s, les espaces extĂ©rieurs sont propices aux pique-niques et permettent de profiter tout au long de lâannĂ©e dâune vue surĂ©levĂ©e sur lâocĂ©an et lâĂźle dâAji juste en face ;
- le café-boutique Shima no Eki installé dans une ancienne école et qui attire autant les chats que les visiteurs. Ce lieu chaleureux permet de faire une collation, d'acheter des souvenirs locaux et de se reposer en compagnie des félins ;
- le petit sanctuaire Miyori Daimyojin dĂ©diĂ© au kami chat de l'Ăźle (Nekokamisama), dieu de la pĂȘche abondante. La lĂ©gende raconte que les habitants ont enterrĂ© puis priĂ© en ce lieu un chat mort accidentellement par une pierre. Depuis, les chats de Tashiro-jima apportent la bonne fortune aux pĂȘcheurs ;
- le sanctuaire vermillon Kashima-jinja perché sur une petite colline et consacré la divinité Kashima no Kami.
Tashirojima se dresse avant tout comme une destination propice aux passionnés de chats et aux amateurs de nature pittoresque et d'endroits insolites au Japon.
L'exode progressif de la population puis le passage du tsunami le 11 mars 2011 ont laissĂ© de nombreuses habitations Ă l'abandon. Les explorateurs en herbe qui arrivent sur l'Ăźle peuvent ĂȘtre tentĂ©s de pratiquer de l'urbex, surtout lorsque l'on s'y rend en basse saison et que les Ă©tablissements estivaux sont fermĂ©s. Cette activitĂ© reste Ă la responsabilitĂ© de leurs auteurs et mĂȘme si les maisons se montrent parfois dĂ©jĂ ouvertes car envahies par la nature, il existe un risque de violation de propriĂ©tĂ© privĂ©e, ainsi que celui de l'accident en cas de constructions trop vĂ©tustes.