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Assassin’s Creed 2 : le test

⏱ 7 minutes

La fin d’Assassin’s Creed premier du nom alléchait le joueur autour d’un complexe scénaristique étendu bien au-delà de Jérusalem, Acre et Damas. Dès le départ, la productrice Jade Raymond annonçait la couleur en expliquant qu’AC aurait comme arc principal une trilogie. La théorie semble se confirmer puisque, outre la version PSP Bloodlines, le scénario du deuxième opus tangue vers un dénouement attendu dans Assassin’s Creed 3. Mais nous y reviendrons.

Autant être clair de suite : Assassin’s Creed II est une évolution du 1, clairement pas une révolution. On n’attendait certainement pas que le système de jeu soit revu en entier, mais 2 ans après l’original, certaines choses se devaient d’être mises à niveau. Une fois de plus, la com’ d'Ubisoft a bien fonctionné puisqu’à travers leurs beaux discours sur la correction de tous les défauts remontés, force est de constater qu’on est plutôt devant une version 1,5 qu'un véritable 2. Pas de quoi se pendre, ceci dit. Et comme l'indiquent le début et la fin du jeu pour le moins animés, on est bel et bien au milieu d'une trilogie. On retourne dans l’Animus un peu à brûle-pourpoint, après une intro speedée à la « avance et ne regarde pas trop à droite ou à gauche, la peinture est encore fraîche »… à la Matrix, en fait. Cela reste, malgré tout, un plaisir de retourner dans l(es) univers d’Assassin’s Creed.

Pourtant, comme je le disais, rien n'a énormément été chamboulé au niveau du système de jeu, de l’aventure ni de la collectionnite. Tout est un juste peu plus précis et plus agréable. Pour les amateurs d’AC1, tant mieux, il ne faut pas s'attendre à de profonds changements. Mais ceux qui trouvaient des choses à redire au premier opus pourront toujours cracher leur venin sur celui-ci. Pas que j’en sois, mais c'est surtout au niveau des combats que j'ai été déçu. On a pu lire un peu partout qu'Ubi avait entendu les remarques des joueurs mécontents. Il me semble que c'était surtout porté sur les batailles répétitives et honnêtement, elles n'ont pas trop bougé. Certes, on peut voler les armes des ennemis, il y a un plus grand choix dans l’inventaire mais sinon, c'est grosso modo la même chose. De même, certains types d'ennemis réagissent aux contres, aux esquives et ainsi de suite, mais on retient vite les paternes et finalement la variété n'est que de façade. On se retrouve toujours, en combat, à alterner entre les 3-4 mêmes actions. Heureusement, comme avant, peut-on choisir de se battre de loin ou d'esquiver une rencontre.

Pour le reste, c’est un peu plus de mouvements, la double lame, un large choix d'équipements, d'armes, de possibilités... mais Assassin’s Creed 2 reste timide sur l'exploitation des nouveautés qu’il apporte, par exemple : l'arme à feu 🔥, le déplacement des cadavres, le poison, les fumigènes, le vol des armes, le recrutement de différents groupes… En laissant autant de choix et de liberté d’action autour de la linéarité de son scénario, on finit, si on n’y fait pas attention, à jouer toujours de la même façon et à éviter les quêtes annexes. Au joueur de s’autogérer et d’exploiter les possibilités offertes par Ubisoft Montréal. Car le choix s’avère vaste, notamment au niveau des missions ainsi que sur la possibilité de les accomplir. De même, les villes sont plus nombreuses, plus grandes, plus impressionnantes techniquement. On arrive finalement sur un moteur ouvert à la GTA4, que l’introduction de la monnaie « RPG-ise » encore un peu plus. Dommage que la télé-transportation gâche un peu cette ambiance liante.

Le scénario, en revanche, confirme les attentes ouvertes avec le premier opus et aguiche sur la fermeture à venir avec le futur Assassin’s Creed 3. Comme prévu, exit donc les aventures d’Altaïr et sa croisade en Terre Sainte ; bienvenu à Ezio, le Rital Renaissant en fin de XVème siècle. Bien vu : l’histoire nous plonge sur plus de 20 ans de sa vie de héros V2.0. Quant à Desmond, un peu effacé, il prend malgré tout du galon dans la guerre millénaire entre Templiers et Assassins. Merci le tutorial progressif de Lucy (toujours interprétée par Kristen Bell, heureusement mieux modélisée). On n’a donc qu’une hâte : masteriser le temps présent et voir qui y tire vraiment les ficelles. Voilà, donc on espère qu’on ne va pas vers une déception scénaristique à la Xenosaga. A priori, ce n’est pas le cas. Le label « à suivre, et vite » est donc validé sans problème pour cet AC2 !

A lire ces prochains jours : un article qui explique la fin d’Assassin’s Creed 2 et des pistes sur le scénario du bouquet final Assassin’s Creed 3.

Et on termine par un sympathique trois-cases de Penny Arcade :

DLC : séquences manquantes pour jeu en kit

Ajouté le 31.01.2010

Comme je l’écrivais ici il y a quelques semaines, la fin d’Assassin’s Creed 2 est de bonne facture et encourageante pour le troisième opus de la trilogie. Seulement, tous les joueurs qui y sont arrivés savent que la transition vers la dernière ligne droite est pour le moins abrupte. On passe ainsi du chapitre 11 au 14 (le dernier) d’un coup. Dans le scénario, les souvenirs manquants de l’Animus sont justifiés par un bug de code. Officiellement, ou plutôt dans l’expérience de jeu, Assassin’s Creed 2 zappe purement et simplement ses deux avant-derniers chapitres pour les vendre un peu plus tard en contenu téléchargeable.

... Et sonne ainsi le retour du débat sur le jeu vidéo 🎮 vendu en kit. Il faut dire que si l’on a déjà payé 70€ le disque au Micromania du coin, rallonger respectivement 4 et 5€ pour des contenus censés être présents d’origine dans le jeu peut irriter. Pour ma part, j’avais acheté AC2 en import anglais pour une quarantaine d’€uros, donc ça fait un peu moins mal, mais la question de principe reste la même. Bref, jeudi dernier est donc sortie la première de ces deux séquences, proposée sur le Xbox Live à 320 MS Points et sur le PS Store à 3,99€.

Le chapitre se déroule à Romagna et Forli, où l’on retrouve Ezio au côté de Caterina Sforza et Machiavel dans la bataille éponyme. La Bataille de Forli est donc une séquence parmi 14, qui éclaircit (succinctement) des points abordés dans la fin du jeu. Cette partie dure environ 1h - 1h30, constituée principalement de combats, avec très peu d’enquête, d’assassinats ou d’infiltration discrète. À noter qu’apparaît désormais sur la carte un spot pour utiliser à loisir la machine volante de Leonard de Vinci, au cas où vous auriez loupé le trophée / succès 360 à Venise. En parlant d’achievements, la séquence ne donne pas de point supplémentaire, même si on murmure que le Bûcher des Vanités devrait avoir les siens, dont certains liés à Forli.

Pour revenir au centre du débat, je ne suis pas contre le DLC (DownLoadable Content) lorsqu’il s’agit, par exemple, de fournir du contenu additionnel ou alternatif, mais bien facultatif. C’était le cas, par exemple, des parcours supplémentaires de Mirror’s Edge. Là, on parle bien d’une partie initiale du jeu et du scénario de base, qui a été simplement tronquée pour des raisons commerciales. Mais il faut remarquer que les gens d’Ubisoft sont coutumiers du fait puisqu’ils avaient déjà eu l’audace de vendre la (véritable) fin du dernier Prince of Persia quelque temps après la sortie du jeu. D’ici à ce que ça devienne une habitude sur leurs prochains titres... Ça vous dirait d’acheter Beyond Good & Evil 2 plein pot et de n’avoir que la moitié du jeu, l’autre étant à acheter sur le Xbox Live / PlayStation Store ?

Et dire que Jade Raymond n’aide même pas à faire passer la pilule…

Mis à jour le 22 septembre 2015