Disgaea Hour of Darkness
Makai Senki
Disgaea a été formidablement accueilli par les presses occidentales depuis sa sortie originale en janvier 2003, sa localisation américaine mi-2003 et surtout sa plus récente, donc tardive, arrivée sur le marché européen. Compte tenu de la nature du jeu, c'est à dire le RPG tactique dans toute la splendeur de sa facilité derrière une maniabilité complexe, ces ports relèvent du petit miracle que l'on se devait effectivement de saluer.
Reste que Disgaea n'en est pas plus axé grand public pour autant, et ne conviendra en particulier qu'aux amateurs de jeux longs et prenants, au système de jeu fouillé et complexe, donc aux connaisseurs du genre RPG et en particulier RPG tactique. Les autres, vous pouvez passer votre chemin, il n'y a rien d'un jeu d'arcade dans ce titre, ni même d'un moment convivial à partager : Disgaea fait tout pour nous enfermer dans son univers diégétique.
De toute façon, ce n'est pas l'arborescence d'un gameplay fouillé et son ultra-répétitivité, ni des graphismes qui font tout juste honneur aux dernières années de la Super Famicom, qui vont attirer le joueur lambda vers Disgaea. Des heures de "jeu" (pensez plutôt combats et gestion dans d'interminables menus) plus tard, le curieux téméraire pourra enfin goûter aux plaisirs du titre : scénario amusant bien qu'un poil niais, humour intelligent, possibilités en combat intéressantes, etc.
Disgaea n'en est peut-être que trop fouillé et linéaire : on ne peut s'empêcher de penser qu'une 2D plus actuelle aurait pu être employée, de même que de plus longues phases de jeu véritable, et des tutoriaux moins rébarbatifs. Cela n'en fait pas un mauvais jeu, très loin de là. Juste un titre intéressant qui aurait pu l'être encore plus, mais qui conviendra de toute façon au public qu'il vise avant tout : les gros joueurs qui n'ont pas peur de passer des nuits entières rivés à leur écran, se délectant d'une interactivité au final très limitée.
On accrochera ou pas.