Final Fantasy XII
Final Fantasy XII est sans aucun doute l'une des itérations que j'aurai le plus attendues. Annoncé sans grande surprise il y a déjà de longues années, il a été plusieurs fois remanié. Mais il a eu très vite le mérite de sortir, un tant soit peu, des sentiers (re)battus de la série. Le titre peut se résumer à un mélange intelligent entre Vagrant Story, FFXI et le très apprécié Tactics Advance. Il fait donc un curieux melting-pot entre RPG traditionnel, dungeon RPG, tactique et MMO. Pour la première fois dans un FF de lignée classique, les combats ne sont plus aléatoires et, pour la première fois également, la caméra est contrôlable pour la placer à hauteur des protagonistes. Le monde d'Ivalice est, alors, disponible au joueur « de l'intérieur ». C'est d'autant plus vrai que, graphiquement, les couleurs explosent, les détails abondent, les environnements sont absolument superbes. La PS2 est exploitée jusqu’à la moelle pour nous sortir, sans aucun doute, l’un de ses jeux les plus impressionnants techniquement.
Qui plus est, les combats sont bien foutus. Moi qui accroche de moins en moins au tour par tour, FFXII me convient beaucoup plus. Il n’y a donc aucune séparation réelle entre exploration et affrontement, même pas une interruption de chargement. Les combats font désormais très MMO, mais le menu en cours de jeu facilite la transition. Du coup, on a au final un joli mélange, plutôt agréable à jouer et, surtout, a priori plus interactif que dans les précédents jeux. Mais c’est surtout le très bon système de licences, allié aux « gambits », qui offre des possibilités de gestion intéressantes. On peut passer des heures à augmenter ses licences et à préparer sa stratégie pour voir comment tout cela fonctionne en situation, selon nos plans. En ce sens, FFXII se rapproche de FFTA, voire d’un jeu de plateau.
Seulement voilà. Aussi bon soit le jeu à tous niveaux, il subsiste un point de détail qui pour moi a tout cassé. Alors que la gestion de gambits pour les alliés fonctionne parfaitement, celle du protagoniste détruit beaucoup de l’intérêt. Les feignasses comme moi auront donc tendance à bien gérer leurs gambits en amont, pour en avoir le moins à faire pendant les combats. Résultat, j’ai passé 90% de mon temps à jouer à FFXII avec le seul pouce gauche. Il arrive même que, dans certains donjons, on puisse lâcher la manette plusieurs minutes. Faites l’expérience : bien gérés au préalable, les personnages se battent tout seuls. Pas mal pour faire grimper l’XP, mais très chiant niveau interactivité. Déjà que les FF ne font généralement pas beaucoup appel au joueur, ici c’est pire que tout.
Ajoutez un scénario à la Star Wars, politico-politique et finalement très plan-plan, et Final Fantasy XII perd toute sa fantaisie pour des allures de pétard mouillé. Le titre s’est mordu la queue avec un système tellement complet qu’il gère même votre interaction avec le jeu. Un comble auquel je n’aurai pas survécu.