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FLCL

Furi Kuri

⏱ 3 minutes

Furi Kuri est typiquement le genre de production qui s’était noyé dans les méandres de mes animés pour n’en ressortir que trop récemment. Il y a environ quatre ans, j’avais regardé le premier épisode de cette courte suite d’OAV. À l’époque, pour une raison X ou Y, je n’avais finalement pas continué. Ces derniers jours, j’ai réparé cette énorme erreur et vous encourage d’urgence à vous plonger également dans ce petit bijou, si ce n’est déjà fait.

FLCL c’est avant tout le style impeccable de Gainax, épaulé par Production IG, pour une réalisation haut de gamme. Le style est immédiatement identifié, loin de grands classiques car jouissant au contraire d’une réelle liberté technique. TSURUMAKI Kazuya, le réalisateur, présente une maîtrise du trait assez ébouriffante, ainsi qu’une véritable leçon d’animation. Outrecuidant, Fooly Cooly l’est jusqu’à singer les "bullet-time" de Matrix ou la platitude graphique d’un South Park pour quelques secondes. Mais il use plus encore d’auto-référence voire d’auto-parodie au sein même du studio, à travers Abeno ou Cutie Honey, et en particulier vis-à-vis de Evangelion. Ainsi, Eri, qui arrive au troisième épisode, ressemble étrangement à une version jeune de Misato. De même, Terebi-kun a une fâcheuse tendance à avaler Naota comme les Eva absorbent leurs « children » à 400% de synchronisation, sauf que dans FLCL le pilote est finalement libéré en tant qu’étron...

En tout cas, le travail est très soigné du début à la fin et dévoile clairement une maîtrise de l’animation sous beaucoup de ses formes. Dans les première et dernière OAV, le trip du daron barré donne à lire un manga en noir et blanc dont les contours des cases et des bulles sont littéralement putchées. À cette image, la série s’affranchit régulièrement de limites dont elle n’a que foutre pour se laisser aller à des mises en abyme et autres essais tantôt joliment arty, tantôt délicieusement déglingués. Sur fond de rock’n’roll débile, Furi Kuri opère comme un "country opéra" psychédélique au sein duquel chacun trouvera son propre niveau de lecture. On peut y voir des messages ou des métaphores pour y glisser quelque intérêt fondamental que ce soit. Pour ma part, je lis en cet animé une expérience à vivre sur le simple motif que l’on respecte l’animation et ce qu’elle peut signifier. Un grand bravo en tout cas.

-- Des deuxième et troisième saisons (baptisées respectivement Progressive et Alternative), produites notamment par Production IG et designées Yoshiyuki Sadamoto, sont prévues pour être diffusées à partir du 2 juin 2018 :

Mis à jour le 21 mars 2018