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Hana Yori Dango (drama)

⏱ 7 minutes

En 2005, peu après un Densha Otoko retentissant, les Japonais nous ont servi un autre drama à succès : Hana Yori Dango 🍡. Tiré d’un des shôjo manga les plus vendus au Japon avec Glass no Bara, HYD ou HanaDan avait déjà fait l’objet d’une adaptation en un animé d’une cinquantaine d’épisodes. Le titre est un détournement d’expression populaire, dans lequel le kanji 団 (littéralement, le groupe) est remplacé par 男 (les garçons). L’expression d’origine rappelle l’esprit communautaire et festif qui prime sur la contemplation des sakura 🌸, les cerisiers en fleurs, chaque printemps. Homophone, la maxime devient ici « les garçons plutôt que les fleurs ». Et donc, vous l’aurez compris, il est question de garçons qui volent les fleurs des filles. Si, oui, globalement c’est assez niais, le drama recèle tout de même quelques petits plaisirs dont il serait dommage de se priver.

Le scénario ne trahit en rien l’esprit du shôjo : MAKINO Tsukushi, issue d’une famille aux revenus modestes, est inscrite au lycée huppé Eitoku. Petite parenthèse d’ailleurs : je souris doucement lorsque chaque épisode insiste sur le fait que les MAKINO sont « pauvres » (sic), juste parce que la gamine n’est pas emmenée au lycée en limousine. Le Japon n’entrera pas demain parmi le Tiers-monde, c’est déjà ça de gagné… Bref, Eitoku est dirigé par un groupe de quatre de ses étudiants, les F4 (pour « Flower Four », c’est du shôjo je vous l’ai dit), immensément riches puisqu’ils sont les héritiers des plus grosses familles financières du Japon. Se rebellant contre une de leurs nombreuses injustices, Tsukushi tombe sous le coup d’une déclaration de guerre qui en fait le nouveau souffre-douleur du lycée. Démarre alors un triangle amoureux dont seul le shôjo a le secret, entre la donzelle et deux des F4.

INOUE Mao, qui joue Tsukushi, est mignonne comme tout. Certes, elle est un peu plus fragile que dans le manga mais son rôle est suffisamment équilibré pour la rendre intéressante. Point très agréable : sans être garçon manqué, elle n’appuie pas ses « kakkoii » d’une furieuse envie de gerber et d’une montée irritante en décibels. Elle n’est pas non plus exagérément parfaite. Mieux encore, le groupe des trois éternelles rivales, qui rentre dans cette catégorie, est classé à demi-mot par le drama parmi les pouffiasses arrivistes. Dont acte. Ça nous changera des « eeeee ? » comme marque de ponctuation à la télévision japonaise. Pour les filles et les gays, Tsukushi a son pendant masculin en la personne de Dômyôji Tsukasa que beaucoup trouvent, pour le coup, kakkoiiii ! (tout comme Hanazawa Rui / Oguri Shun d'ailleurs). Personnellement, je trouve qu’il a une tête de gland mais c’est peut-être sa coiffure et, de toute façon, avec les deux acteurs il n’y a pas de jaloux.

Tout cela est rondement mené par les codes du drama japonais, qui n’ont parfois pas peur du montage à la Santa Barbara ou des superbes plans en zoom ou dézoom rapide. C’est suffisamment ridicule pour faire son charme mais, agréable mention, HanaDan s’assume parfaitement dans ce décalage. Cela passe d’autant plus qu’il est probablement mieux fichu et moins plan-plan que la plupart des autres drama du moment. Du coup, on se prend vite au jeu des personnages, sur la base d’un scénario solide bien que classique et, point important, d’une interprétation plutôt réussie. Le casting, comme la photographie, sont très travaillés et participent de la crédibilité de l’ensemble qui efface presque ces passages obligés un poil ridicules.

S’il fallait encore en rajouter, miraculeusement HYD n’est pas trop lent, et le rythme de son montage s’avère plutôt bien pensé. Une fois encore, joli coup. Mon seul petit regret finalement concerne la bande-son, furieusement pompée sur celle d’Harry Potter. De plus, la chanson du groupe de Matsumoto Jun (l’acteur de Dômyôji) est matraquée à chaque épisode et déclinée en version instrumentale. Elle est donc vite fatigante. Au final, Hana Dan est suffisamment court (neuf épisodes) pour ne pas traîner en longueur et devenir pénible. Ça me fait drôle de l’écrire pour un drama, un genre qui passe généralement pour hippopotame dans le magasin de porcelaine qu’est la crédibilité à l’écran, mais Hana Yori Dango est relativement pondéré. Préférez-le donc, dans son genre, au rapidement un peu lourdingue Densha Otoko.

Saison 2

Ajouté le 18.06.2007

Le succès des neuf premiers épisodes du drama Hana Yori Dango n’a pas tardé à faire naître une seconde saison. Avec comme base un manga de trente-six volumes, la source n’est pas prête de se tarir, pour le bonheur de tous les fans. Vu comme se termine cette saison 2 et l’intérêt qu’elle a suscité, je crois qu’on peut s’attendre sans trop de surprise à une saison 3. Pour l’heure, HanaDan Returns signe donc le retour du triangle amoureux entre Makino Tsukushi (Inoue Mao), Dômyôji Tsukasa (Matsumoto Jun) et Hanazawa Rui (Oguri Shun)… un genre qui a fait et fera encore les beaux jours du shôjo pendant longtemps. Tsukasa est donc de retour de « Nyûyôku » (sic, pour NYC) et a un peu mûri, mais il inverse toujours les lectures de certains kanji et cela donne de nouveaux moments assez drôles. Il a aussi une fiancée : Kurimaki Ayano, interprétée par Ayana Sakai. Rui, la classe internationale, ne déconne plus et va tout faire pour déflorer cette chère Tsukushi qui ne sait décidément plus où donner de la tête (et d’autre chose, si vous me le permettez). Bref, on prend les mêmes et on recommence, un peu à la I’’s, mais curieusement on ne s’ennuie pas une seconde. Ou presque, si l’on excepte la traditionnelle Flavor of Live d’Utada Hikaru à chaque épisode.

Au moins, on peut régaler ses mirettes avec le beau Japon bien-propre-bien-lisse, et avec lui son lot de coiffures, maquillages et robes qui feront rêver toutes les jeunes filles en fleur. En parlant de fringues, il y a eu du progrès depuis la première saison : les mecs pourraient jouer dans la version live de Final Fantasy Advent Children, et les nénettes du casting sont toutes aussi mignonnes que Riyo Mori, la récente miss univers. Au moins, ça nous change de Kekkon Dekinai Otoko qui, sur ce point, n’était pas très glam’. Dans Hana Yori Dango 2, les protagonistes se comportent comme dans les manga. On est très loin d’un film de ou avec Kitano (Tokyo Eyes par exemple) et tout cela n’est pas très crédible, mais à défaut, c’est globalement encore très accrocheur. On sent un vrai travail de production, de réalisation, et l’actor studio a presque disparu de l’interprétation. Ce n’était, pourtant, pas forcément évident vu le « cul-cul-tisme » de certaines répliques. Il y a aussi des passages très drôles et des cliffhangers intéressants (bien que vite balayés par la bande-annonce de l’épisode suivant – les Japonais ne se refont pas). Bon, ce n’est pas, ni How I Met Your Mother ni Lost, mais il y a un je-ne-sais-quoi, un charme qui se dégage de cette fine équipe et qui rend le tout assez ravissant et tout à fait plaisant.

On se retrouve pour la critique de la saison 3 ?
Arienaitsuno !

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Mise à jour - à partir de fin novembre 2013, une adaptation américaine de Hana Yori Dango est diffusée sous le nom de Boys Before Friends (16 épisodes). Son casting amuse les Japonais. Plus d'infos sur le site officiel.

Note d'octobre 2015 -- Un café Hana Yori Dango intitulé "Sweets Paradise" a ouvert au centre commercial Parco de Shibuya à Tokyo.

Mis à jour le 15 octobre 2015