Lost Via Domus
Lost Les Disparus : le Jeu Vidéo
Allez, on ne va pas se mentir : l’adaptation en jeu vidéo 🎮 de la série Lost est un acte relativement mercantile. Mais, alors que je n’ai toujours pas installé le jeu Desperate Housewives (qui traîne pourtant chez moi depuis deux ans), j’ai sauté sur ce Lost : The Video Game. Il faut dire qu’Ubisoft Montréal, malgré un développement assez confidentiel, nous avait sérieusement alléchés avec ses deux dernières perles : Naruto Rise of a Ninja et surtout Assassin’s Creed. J’attendais donc avec beaucoup d’impatience de voir ce qu’ils allaient faire de Lost, vue la qualité du show et surtout le peu d’informations qui ont filtré sur le jeu au cours du développement. Deux bandes-annonces et une poignée d’infos assez limitées, ça pouvait vouloir tout ou rien dire…
Lost le Jeu est découpé en sept épisodes singés sur la série : on débute avec résumé « Previously on Lost », un pré-générique, puis le cœur de l’action qui contient un flashback important pour le présent (mais pas de flash-forward), et enfin un cliffhanger. Beaucoup de choses sont reprises du show, parfois en clin d’œil mais aussi et surtout dans un souci de fidélité à l’œuvre. Ainsi, les amateurs ne seront pas dépaysés, entre les citations, la bande-son (gimmicks audio identiques et musiques de Michael Giacchino à peine remixées), les voix des acteurs ou leur reproduction dans le jeu. Leur modélisation, d’ailleurs, est plutôt réussie et contribue grandement à la mise dans l’ambiance. On retrouvera donc Kate, Sawyer, Hurley, Sayid, Locke, Charlie, Sun, Jin, Desmond, Ben, Juliet et Tom (je crois n'en oublier aucun), accompagnés par les persos imaginés pour le jeu.
Car Lost Via Domus écrit, autour des évènements de la série, une histoire basée sur un personnage inédit. C’est un angle d’attaque qui se défend, mais qui a également son double-tranchant. Pour être clair, n’espérez pas vous introduire à l’univers de Lost avec ce jeu. Il vous faudra impérativement avoir vu au moins les 2 premières saisons, ainsi que l’arc narratif des 6 épisodes du début de la saison 3, pour apprécier l’univers. Certains évènements sont à peine abordés dans le jeu alors qu’ils ont une importance capitale dans la série – dans Via Domus, on sait juste pourquoi certains protagonistes réagissent de telle manière sans autre forme d’explication. La qualité d’Elliot, le personnage inventé pour le jeu, est qu’il ne vient pas remettre en cause nos théories sur le show et qu’il offre une perspective de rescapé non central (comme Nikki et Paulo dans le 3.14, par exemple). Et puis le plaisir d'arpenter à loisir les lieux mythiques de la série, comme les différents hatches, est suffisamment intense pour être souligné.
Au niveau gameplay, l’expérience est malheureusement très limitée. Les environnements ont beau être repris de la série, on se retrouve face à des espaces assez confinés et dans lesquels les évènements sont très scriptés. S’il vous faut trouver tel objet, seuls les lieux et protagonistes utiles à cette recherche apparaîtront au cours de l’épisode. Le jeu ne laisse donc aucune marge de manœuvre ou presque. Il n’y a pas de réel combat (on ne se sert de son flingue que 2 ou 3 fois dans le jeu), pas de porte de sortie ou d’occasion de se balader. Il faut suivre le scénario prévu au millimètre et qu'importe si ça castre le gameplay, notamment dans les prises de vue ou dans les actions particulières. Les véritables interactions, en-dehors de l’ « exploration », se limiteront à prendre des photos très précises et résoudre des puzzles sous forme de panneaux électriques.
Assez lassant mais, heureusement, la courte durée de vie du jeu ne vous laissera pas l’occasion de vous ennuyer. Certains épisodes se terminent en une vingtaine de minutes. Pour ma part, j’ai mis 6h à terminer le jeu (si, si) et une ou deux de plus pour gratter quelques achievements. Il faut saluer en contrepartie l’excellent rythme de l’aventure, accompagné d’un sens de la mise en scène très bien inspiré, notamment dans les séquences cinématiques. Lost Via Domus a beau avoir ses défauts, il reste alléchant pour les fans de la série. Peut-être pas à 45€ certes (presque 10€ de l’heure, ça fait cher !), mais attendez de le dégoter en occase pour assouvir votre soif de Lost, comblée par seulement 13 épisodes -certes intenses mais quand même- cette année.